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11 février 2014 2 11 /02 /février /2014 18:05
L'information du mardi : Idées de polars

Ministrose de Thomas Gayet (La Tengo)

Parution le 5 février

À quinze jours des élections partielles, le ministre du Travail est impliqué publiquement dans une affaire de corruption. Harcelé par les médias, il finit par se suicider.

Une histoire dont Elliott Perez n’a strictement rien à faire : seul son travail de journaliste pour une agence de presse de seconde zone, fait de petites privations et d’ambitions au rabais, va le conduire à enquêter sur cet événement politique relayé jusqu’à l’overdose. Pour conserver sa misérable place, il va devoir se confronter au petit monde politique et médiatique parisien où l’ambition, la compétition et la bêtise le disputent à la morgue ambiante, sur fond de manoeuvres d’appareil.

Ministrose se veut le récit d’une époque embrouillée où le cynisme des uns et l’inadéquation des autres sont peut-être les seules choses encore compréhensibles.

L’auteur :

1988 : Naissance à Paris.

2011 : « La Révolution mais pas trop » (avec Ulysse Gry), BD trimestrielle publiée dans Charles, Éditions La Tengo.

2012 : CineCittà, manifeste anti-crise et pro-graisse, Éditions La Tengo. Ministrose est le premier roman de Thomas Gayet. Convaincu du talent de l’auteur, J’ai Lu a souhaité acquérir les droits poche du livre et du prochain texte de Thomas Gayet dès après la lecture de la version brute du manuscrit. Le roman intéresse déjà plusieurs producteurs pour une adaptation audiovisuelle.

L'information du mardi : Idées de polars

Sans crier gare surgit la nuit de Bernard Passobrola (Rail Noir)

La collection rail noir qui a découvert tant de talents, de Frank Thilliez à Karine Giebel en passant par Thierry Crifo, revient avec le nouveau roman de Bernard Passobrola.

Un roman d'une verve implacable, saisissant dans son style et dans les perspectives profondes et actuelles qu'il aborde .

Le narrateur, un homme atteint de troubles de mémoire à la suite d’un accident cérébral, suit un traitement dans un luxueux Institut de neurothérapie aux environs de Grenoble. Sa fille a perdu la vie, six mois plus tôt, au cours de l’incendie criminel d’une galerie marchande, en plein centre de Montpellier. Attentat qui est loin d’être un acte isolé car la crise sociale s’aggrave et une vague de violence secoue le pays. Un nouveau parti s’engage à ramener le calme. Il se situe au centre gauche et connaît une notoriété croissante. Dirigé par un neurobiologiste de renom, il propose la « refondation psychique » de la société. Une nouvelle technique nommée « thérapie libératoire » permet d’effacer les traces mentales négatives dans le cerveau des patients. Le procédé, censé développer le sens moral, s’adresse en priorité aux délinquants, mais ne tarde pas à susciter l’engouement populaire. L’attitude de certains pensionnaires fait naître des doutes dans l’esprit du narrateur. L’Institut applique-t-il la fameuse thérapie ? Existe-t-il un lien avec l’attentat de Montpellier ? Ce questionnement, allié à une série de troublantes rencontres, le lance sur la trace des assassins de sa fille. Périple haletant à travers des villes en pleine effervescence, son enquête s’avérera un véritable guêpier.

L'information du mardi : Idées de polars

Gun Machine de Warren Ellis (Editions du Masque)

Warren Ellis sera présent au festival Quais du Polar à Lyon du 4 au 6 avril. En attendant, vous pouvez acquérir son dernier polar Gun machine, ainsi que Artères souterraines qui vient de sortir au Livre de poche. Revenons sur ce Gun Machine :

John Tallow est un flic new-yorkais typique : célibataire, désabusé, plus trop dans le coup. Son équipier de toujours, lui, c'est le bon flic, celui que tout le monde aime. Ils sont appelés pour intervenir dans un immeuble décati de Pearl Street, où un forcené en surpoids nu comme un ver hurle et tire sur tout ce qui bouge dans la cage d'escalier. Rosato monte le premier, se fait exploser le cerveau devant Tallow, impuissant, qui est éclaboussé des restes gluants et visqueux de son co-équipier. Fou de rage, il décharge son flingue sur le forcené et défonce en même temps le mur d’un appartement. Quand les techniciens de scène de crime arrivent sur place, ils tombent nez à nez avec une centaine d'armes, fixées sur les murs, du sol au plafond... Des armes qui semblent correspondre à des meurtres non élucidés. Convoqué par sa supérieure, Tallow se fait passer un savon. Le meilleur flic de la brigade est mort et les voilà avec un arsenal d'armes relié à des cold cases sur les bras. Sa punition : démêler l’affaire avec pour seule aide deux bras cassés. Une journée qui commence très mal...

L'information du mardi : Idées de polars

Hantise de Virginie Lauby (Editions Ex-Aequo)

Daryl a tout pour réussir : une carrière internationale, une femme qu?il aime, la fortune et la gloire. Une vie de rêve. Mais, il a également tout pour se détruire. Et quand, en une fraction de seconde, il perd tout, sa vie bascule dans un cauchemar.

Renouant avec le fantastique, Virginie Lauby repousse les limites du réel, laissant au lecteur choisir sa vérité.

L’auteur :

Ayant grandi au milieu des livres, Virginie Lauby a commencé à écrire dès le plus jeune âge. Aujourd’hui, elle partage ses activités entre sa famille, son travail de conseillère à Pole-Emploi, les lectures et l?écriture. Auteur de deux romans (Le mouroir aux alouettes ? Editions Ex Aequo et Nannig ? Editions Chloé des Lys), elle décrit des univers très éloignés de sa propre existence.

Ce roman a été écrit avec un accompagnement musical composé par X-Line, jeune Dj et compositeur Hardstyle français. Dès l?âge de 14 ans, il commence à s'intéresser aux musiques électroniques avec Alex Morgan, Groove ou Coverage. Puis vers 2007, il s?oriente vers le Jumpstyle et le Hardstyle. À 18 ans, il débute la composition de ses propres tracks, principalement sur FL studio, disponible en libre accès sur YouTube.com sous l’appellation XLine08460.

Ses influences principales sont Da Tweekaz, D-Block & S-Te-Fan, Frontliner, Zatox, Code Black, ...

Voilà de quoi faire votre choix. Et puis, n'oubliez pas le principal, lisez !

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9 février 2014 7 09 /02 /février /2014 18:56
Ressacs de David James Kennedy (Fleuve Noir)

Premier roman d’un jeune auteur, édité qui plus est dans une maison d’édition renommée, auréolé de premiers avis positifs, c’était plus que suffisant pour me lancer dans sa lecture. Si le roman est bourré de qualités, il n’en reste pas moins que je suis resté un peu sur ma faim.

Au pays basque, au bord des cotes escarpées, trône un hôpital militaire, qui ressemble à une bâtisse inquiétante. Jean Christophe D’Orgeix est un interne qui est appelé pour soigner une victime d’un accident de la route. Malgré sa volonté de le sauver, le patient va mourir et Jean Christophe disparaitre sans laisser de traces. Même le gardien posté à l’entrée ne verra personne ni entrer ni sortir.

Son collègue et ami Tom Castille ne comprend où Jean Christophe peut être ni son acharnement à sauver l’accidenté de la route. En fouillant sa chambre, il découvre un vêtement avec des taches de sang et une grosse somme d’argent. Et si son ami était pourri, mystérieux et moins honnête qu’il le pensait.

Les gendarmes débarquent car quelqu’un les a prévenus. Le lieutenant Marc Bost, bâti comme un pilier de rugby va essayer de tirer au clair ces événements, d’autant plus que des sms étranges vont apparaitre, que la voiture de Jean Christophe est retrouvée avec trois pneus crevés, et que les cadavres vont s’amonceler.

On se lance dans ce roman avec plein d’espoirs, Franck Thilliez en dit même : « Un maitre du suspense est né », et la première chose qui vous arrive, dans les 50 premières pages, ce sont des uppercuts, des événements sans liens apparents, aussi bizarres qu’étranges. Et je dois dire que si on n’est pas concentré, on s’y perd un peu. Tous les ingrédients sont là pour accrocher le lecteur, si on est persévérant. Par contre, après avoir fini le livre, on est ébouriffé par le scenario élaboré au millimètre, très rigoureux, très scientifique dans sa démarche.

Puis le héros principal s’impose, il s’appellera Tom Castille. Et là, les événements bizarres continuent à arriver mais au moins, le lecteur est accroché. Il y a dans ces premières pages toutes les qualités qui font que d’un coté on est admiratif, et de l’autre sceptique. D’un coté, on reste baba (excusez moi de l’expression, mais je n’en trouve pas d’autre) devant la classe de l’auteur à décrire les paysages, la force des vagues destructrices de l’océan atlantique du coté du pays basque, le bruit incessant des gouttes de pluies des orages violents du coin, la surprise de sursauter en entendant le tonnerre frapper cette terre rocheuse. On est ébahi par sa faculté à peindre des scènes d’action nous obligeant à voir littéralement ce qui se passe, à retenir son souffle. Je me suis même surpris à sursauter, comme cela arrive devant un film d’horreur ou de suspense, tellement la force d’évocation est impressionnante.

Et puis, il y a l’entredeux, ces moments qui m’ont fait relever la tête et poser le livre. Il y a ces passages où le héros fait la synthèse de ce qui lui arrive, alors que le lecteur (c'est-à-dire moi) se rappelle parfaitement ce qui s’est passé vingt pages plus tôt. Il y a les autres personnages, qui m’ont semblé trop peu consistants pour faire partie intégrante de l’histoire (alors qu’il y avait à faire avec un mec tel que l’inspecteur bâti comme un pilier de rugby).

C’est donc pour moi un livre en dents de scie, avec des passages incroyables, extraordinaires et d’autres plus convenus. Il n’empêche que la fin est fort bien trouvée, très bien amenée et que, pour un premier roman, l’ensemble est impressionnant. Il est indéniable que Fleuve Noir détient un auteur en devenir et qu’avec Ressacs, on est en droit d’attendre énormément pour son prochain roman.

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7 février 2014 5 07 /02 /février /2014 19:09
Un doigt de politique de Ben Orton (Les éditions létales)

Planquez vous ! Dari Valko, ancien légionnaire reconverti en garde du corps débarque dans les étals des librairies et pourrait bien investir vos sacs quand vous prenez les transports, fussent-ils en commun. On a affaire ici à de la littérature populaire, dont le seul but est de divertir. Pari gagné, c’est drôle, ça va vite et ça passe le temps. Et à moins de 5 euros l’aventure en question, il ne faut même pas hésiter.

4ème de couverture :

Je m'appelle Dari Valko, Russe par mon père, franchouillard par ma mère. Après une carrière bien remplie dans la Légion étrangère, je me suis installé garde du corps en free-lance, et je vais t'avouer un truc : le jour où je me suis lancé dans la protection rapprochée, j'aurais mieux fait d'ouvrir un kébab en banlieue ! Parce que pour tout te dire : depuis que je suis à mon compte, je passe mon temps à me friter, à rencontrer des gens bien pourris, et à patauger gaiement dans la merde et le sang mêlés ! J'en suis à regretter l'armée, tu juges un peu ?! Heureusement, qu'il y a mon oncle Piotr, l'ours de Sibérie, qui me file un coup de patte de temps à autre et surtout la toute belle Zoïa, ma pote commissaire, qui me tire du four quand ça devient trop chaud... Enfin bref, je vais pas te saouler avec mes histoires, surtout que si tu veux les connaître bien à fond, t'as qu'à lire mes bouquins ! Mais je te donne quand même un petit conseil : si t'es fragile du cœur ou que t'es du genre pantoufles et mots croisés, passe ton chemin ma louloute. Je t'aurai prévenu !

D.Valko

Mon avis :

Comme je le disais ci-dessus, ce roman est avant tout là pour nous distraire. Alors si l’intrigue est simple (le roman fait 150 pages), tout est tenu par le personnage de Dari. C’est lui qui parle, le langage n’est pas littéraire, on est face à cet ancien légionnaire qui nous raconte ses mésaventures. Evidemment, pour que cela tienne la route, il faut de l’humour et il y en a beaucoup, de petites remarques dans les dialogues aux phrases imparables telles que celle-ci : « Parfois, j’ai l’impression que le monde est sens dessus dessous et que je suis le seul dans le bon sens. Moi, je suis à l’endroit et l’envers c’est les autres ! »

L’intrigue est simple, certes, puisque l’on plonge dans les affres des prétendants à de hautes fonctions politiques, mais pour autant, on n’y relève pas d’incohérences même si Dari trouve toujours un ustensile pour se sortir de l’embarras. On pense à un MacGiver du genre sans pitié, qui ne fait pas dans la dentelle. Mais bon, c’est un ancien légionnaire donc il doit survivre avec les moyens du bord !

Pour un premier roman, c’est très bien fait, ça se lit vite, c’est agréable, on sourit souvent et le seul petit reproche que je ferai, ce sont les répétitions que Dari nous fait, du style : Que je te montre, que je t’explique … vous avouerez que c’est bien peu. Et puis, passer deux bonnes heures de lectures pour moins de cinq euros, c’est suffisamment rare pour être signalé. A noter qu'un deuxième épisode est sorti sous le titre Fais pas ta star ! Il se pourrait bien que l'on en parle bientôt ici même.

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5 février 2014 3 05 /02 /février /2014 18:15
Apnée noire de Claire Favan (Toucan Noir)

Après Le tueur intime et sa suite Le tueur de l’ombre, Claire Favan nous revient avec de nouveaux personnages pour une histoire de tueur en série. On y retrouve toutes ses qualités avec aussi une nouvelle maturité dans le style. Ce roman est un must pour les amateurs de thrillers.

8 juin 2009. Vernon Chester est dans la dernière ligne droite. Il est face aux spectateurs venus assister à sa mort. Il est accusé d’une trentaine de meurtres de jeunes femmes. Il fixe Megan Halliwell dans les yeux, l’agente du FBI qui l’a arrêté. Il mime la phrase : « Tu me reverras ».

8 juin 2009. Vince Sandino rentre de sa journée harassante au poste de police de Columbia. Ils doivent aller manger dans sa belle famille, et Janice sa femme finit d’habiller Laura. Il a oublié d’acheter une bouteille de vin, et la scène de ménage menace. Alors en partant, ils vont à l’épicerie en face. Ils débarquent en plein braquage et cela se termine en carnage. Vince prend plusieurs balles et tombe dans le coma.

8 mai 2010. Vince s’en est sorti mais il est devenu une épave, une barrique d’alcool à lui tout seul. Il se juge seul coupable du drame survenu à sa famille. Un meurtre vient d’être signalé : une jeune femme noyée dans sa baignoire, les mains attachées dans le dos. Sur le robinet, un pendentif de couleur bleue. La recherche dans le fichier des criminels fait ressortir le cas de Vernon Chester mort un an plus tôt. Vince va mener l’enquête avec une enquêtrice du FBI fort impliquée, Megan Halliwell.

S’il est estampillé Thriller, ce roman est bien un roman policier, un sacré roman policier. Certes, on y trouve bien un serial killer, l’action se passe aux Etats Unis, mais l’essentiel de l’intrigue est bien une enquête policière à la recherche d’un tueur en série … mort dix ans plus tôt. Et c’est un roman dans lequel il n’y a pas la moindre goutte de sang ! Il a toutes les qualités pour plaire aux amateurs de thriller comme de romans policiers. Un roman qui ratisse large mais avec réussite.

La créativité du scenario est bluffante. A partir d’une idée complètement folle, Claire Favan en tire une conclusion qui vous laisse pantois. Avec un style incroyablement fluide, et des dialogues très bien montés, Claire Favan nous emmène où elle veut avec tout le talent des grands auteurs. On dit souvent que le deuxième ou le troisième roman sont des étapes difficiles à franchir. Claire Favan a franchi ces marches quatre par quatre, et ce roman est celui que je préfère de l’auteur, car il me semble être à la fois une étape mais aussi une démonstration de la maturité dans la maitrise de l’auteure.

L’autre grande qualité de Claire Favan, c’est sa faculté à construire des personnages forts. Vince, un flic démoli par les difficultés de sa vie, n’est certes pas nouveau, mais sa personnalité est là pour servir l »histoire. Le « couple » qu’il forme avec Megan est excellent tant la danse qu’ils jouent ensemble faite d’amour-haine, guerre-paix est prenante. Si Megan est la personne forte du roman, avec sa façon d’être froide, distante, cinglante presque inhumaine, on y découvre des cicatrices et elle parait d’autant plus humaine.

Ce couple là n’est pas prêt de quitter ma mémoire, comme la fin du roman, d’ailleurs. Car même si on comprend qui est l’auteur de ces nouveaux meurtres une petite centaine avant la fin, c’est oublier un peu vite le talent de Claire Favan. Car dans les quatre dernières pages, non contente de nous avoir baladé pendant 380 pages, elle nous assène une scène finale toute en retenue mais fortement chargée d’émotions lors de laquelle les plus sensible verseront leur petite larme. Voilà un excellent roman, une vraie réussite à tous points de vue vendue à un prix très attractif (13,90€) ce qui en fait un excellent divertissement … voire un peu plus. Merci Mme Favan.

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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 18:20

Le mardi, c'est un petit focus sur les polars qui sortent et que je n'aurais pas forcément le temps de lire. Mais un petit clin d'oeil est toujours bienvenu et vous y trouverez peut-être votre bonheur ...

L'information du mardi : Idées de polars

Le cercle défendu de Christian Angles (Nouveaux Auteurs)

« Le cercle défendu » de Christian Angles vient de se voir couronné par le Prix Yann Queffelec 2014 (Prix du premier roman).

Ferdinand Drolone, banquier bien marié, la cinquantaine, à qui la vie sourit, se retrouve soudainement emporté par un tourbillon d’événements qu’il ne maîtrise plus…

Une journaliste enquêtrice décide d’aider Ferdinand dans sa quête de vérité afin de rétablir son honneur piétiné, tout en démasquant les financiers véreux.

Mais jusqu’où les accusés sont-ils prêts à aller pour les empêcher de faire éclater le scandale ?

Christian Angles 62 ans, vit à Toulon. Après une carrière dans la finance, il se consacre désormais à l’écriture. Voyageur, épris de grands espaces, l’Ouest américain et la photographie sont ses autres passions.

L'information du mardi : Idées de polars

Eaux-fortes de Buenos Aires de Roberto Arlt (Asphalte)

À venir en janvier 2014, la réédition de notre classique, les Eaux-fortes de Buenos Aires ! Écrites entre 1928 et 1933, ces chroniques sont autant d'instantanés de la capitale argentine, de ses habitants, de ses coutumes et de son art de vivre. Car il y a bien une faune et une flore particulières à l'endroit : ses jeunes oisifs plantés devant chez eux, ses chantiers de construction pillés de leurs briques, ses maisons de tôle ondulée aux couleurs passées... Chaque curiosité fait l'objet d'une eau-forte, petit bijou littéraire savamment rythmé par un auteur qui n'a peur ni des écarts de langage ni des mélanges peu orthodoxes. Il en ressort un tableau vivant et mouvant de la ville, une oeuvre urbaine et moderne.

Roberto Arlt est une grande figure de la littérature argentine. Il est notamment connu pour son roman Le Jouet enragé qui marque la naissance de la littérature urbaine argentine comme un genre à part entière. Écrivain de la ville mais aussi des marginaux, des délaissés (Les Sept Fous, Les Lance-flammes), Arlt manie à merveille une langue hybride, faite d'espagnol traditionnel et d'argot de Buenos Aires.

L'information du mardi : Idées de polars

Banane Cavendish de Jacques Le Baut

Côte d'Ivoire, hiver 2011. Un exploitant agricole est retrouvé pendu dans un village baoulé. Jeune française proche de la victime, Clémence Lambescot se bat pour que l'affaire ne soit pas classée. Justice aux ordres, multinationale toute puissante, diplomatie française retorse,... Clémence subira des pressions de toutes sortes mais découvrira aussi le monde des esprits et un peuple tiraillé entre traditions ancestrales et mirages du modèle occidental. Elle sortira transformée de cette aventure périlleuse dans une terre d'Afrique en ébullition.

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2 février 2014 7 02 /02 /février /2014 18:10
Oldies : Les enquêtes du commissaire Léon 3 / 4 de Nadine Monfils (Belfond)

Les éditions Belfond ont l’heureuse initiative de rééditer les enquêtes du commissaire Léon et j’avais eu l’occasion de chroniquer le premier tome. Voici la suite des enquêtes de ce commissaire hors du commun, qui tricote sur son lieu de travail depuis qu’il a arrêté de fumer, et qui est affublé d’un chien qui ressemble plus à une pantoufle endormie qu’à un représentant de l’espèce canine. Bien avant les aventures de Mémé Cornemuse, Nadine Monfils écrivait de somptueux polars drôlissimes.

L’auteur :

Mariée, mère de deux enfants, Nadine Monfils a enseigné la morale et consacre la plus grande partie de son temps à l'écriture. Elle s'est essayée à tous les genres : poésie (douze prix), théâtre, bande dessinée (un projet de scénario Chloé avec Malik), roman, nouvelle... Le théâtre fait beaucoup appel à elle puisqu'elle a elle-même joué dans des pièces en wallon brabançon au Cercle d'Effort d'Ottignies. Parmi ses amitiés littéraires, il faut notamment citer Thomas Owen avec qui elle partage un goût certain pour le fantastique.

Donnant des cours d'écriture au Parallax (école de comédiens) en compagnie de Georges Thinès et Pascal Vrebos, à l'U.E.E. (Université européenne d'écriture créative et audiovisuelle), elle rédige également les chroniques littéraires dans Père Ubu, journal satirique belge, pendant dix ans.

Elle a dirigé une galerie d’art, pendant 7 ans, à Bruxelles et a été comédienne. Elle a travaillé avec le cinéaste Walerian Borowczyk. Elle fut également critique de cinéma dans Tels Quels (revue homosexuelle). Elle a également animé des ateliers d’écriture dans les prisons (notamment à Rouen). (Source Wikipedia)

Il neige en enfer

Arnaud Rastignac, richissime industriel, meurt dans un accident de voiture, laissant derrière lui une famille de fêlés... Sa femme Jacqueline passe sa vie à coudre des paillettes partout, le pépé dans son fauteuil roulant ne pense qu'à se taper la bonne Paula, la belle-fille ressemble à Miss Piggy ; Alice l'aînée, fait de la magie noire et Momo, complètement zinzin, promène son lapin empaillé... Lou, la seule qui ait bien tourné, est hôtesse dans un bar à Pigalle. Elle a pour fidèle client le commissaire Léon. S'il avait su dans quel panier de vipères il mettait les pieds, il serait resté chez sa maman à tricoter un paletot pour son chien !

Le silence des canaux

le commissaire Léon est parti en vacances. Oh pas loin ! Il a loué un bateau, pris son tricot, ses pelotes de laine, ses aiguilles et son chien Babelutte et il navigue au fil de l'eau sur le canal de l'Ourcq. Et voici le premier mort... suivi de bien d'autres. Comme si le criminel s'amusait à suivre le commissaire Léon à la trace et à semer des cadavres sous ses pieds. Et quels cadavres ! Chacun a le visage proprement découpé au bistouri et arraché. Et puis il y a cette petite fille qui vit dans une cabane avec sa grand-mère ; cette péniche abandonnée remplie d'instruments de torture ; la maison du Diable avec ses chats de pierre... On se croirait dans un conte de fées. Mais un conte de fées noir, noir !

Mon avis :

Dans Il neige en enfer, l’anniversaire de Arnaud Rastignac va déclencher toutes sortes de meurtres et surtout mettre à jour les obsessions les plus viles et basses d’une bande de cinglés. Nadine Monfils, avec la verve qu’on lui connait va peaufiner ses dialogues et ses situations abracadabrantesques pour nous offrir un très bon moment de comédie noire, à base de rebondissements et de dialogues savoureux. A la limite, Momo, le fils attardé qui promène son lapin empaillé pour lui faire faire ses besoins, parait le plus sain d’esprit et le moins dangereux. Vous l’aurez compris, tout cela n’est pas bien sérieux, mais c’est fou ce qu’on est surpris par la créativité de l’auteure à nous surprendre et à dégotter des idées toutes plus drôles les unes que les autres. De l’excellent divertissement en somme.

Les enquêtes du commissaire Léon se suivent et ne se ressemblent pas. C’est ce qui me vient à l’esprit avec Le silence des canaux. Au flingage en règle de la précédente histoire, Nadine Monfils nous concocte une histoire policière plus classique avec ce Silence des canaux. Le scenario est bien blindé, notre commissaire Leon se retrouve en vacances sur une péniche, arpentant le canal de l’Ourcq et a affaire à une histoire de meurtres en série. Il va se retrouver confronté à un assassin en fuite de Fleury Mérogis et à une petite fille muette.

Les pistes vont être nombreuses, et l’auteure va nous amener petit à petit vers un dénouement imprévisible. Evidemment, on y retrouve le décalage des dialogues savoureusement humoristiques, cet humour noir politiquement incorrect, avec des passages hilarants. Rien que le personnage de Ginette, la mère du commissaire, qui achète des gadgets inutiles sur L’Homme Moderne, le catalogue qu’elle a trouvé dans son Télé 7 jours, vaut le détour pour une franche rigolade. Quand Nadine fait du Monfils, cela donne un excellent épisode des enquêtes du commissaire Léon.

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29 janvier 2014 3 29 /01 /janvier /2014 18:55
Le chouchou du mois de janvier 2014

Le mois de janvier avait bien commencé. Enfin, bien commencé, façon de parler, puisque je partais dans un cauchemar absolument incroyable, de ceux dont on se rappelle toute une vie. Je ne pouvais faire autrement que d’accorder un noirissime coup de cœur à Rouge est le sang de Sam Millar (Points), réédition de Redemption factory paru à l’époque chez Fayard.

Je m’étais dit que j’aurais du mal à me relever, que toutes mes lectures suivantes me paraitraient fades. Il n’en a rien été. Par contre, quand je fait un petit retour sur mes avis du mois de janvier, je m’aperçois qu’à part mon coup de cœur, je n’aurais chroniqué que des romans français. Hasard de mes choix ? Oui, sans aucun doute, mais aussi une formidable preuve de la richesse de la production hexagonale.

J’aurais fait chauffer la liseuse en ce début d’année avec deux bons polars : un en format court d’une toute jeune auteure dont on est en droit d’attendre beaucoup à l’avenir. Je veux parler de On ne joue plus depuis longtemps de Karine Gehin (Storylab). Et un polar politique d’un jeune auteur aussi dont la passion est justement de parler de politique. Dans ce cas, il s’agit de la lutte pour les élections municipales pour conquérir la mairie de Concarneau. Ça s’appelle Concarn’noir de Marek Corbel (A verba futuroruM). Pour le cas de ces deux auteurs, j’en suis sur, le meilleur est à venir.

Cette rentrée littéraire 2014, si on peut l’appeler comme ça, est à marquer d’une croix pour les premiers romans, tant la qualité des deux romans dont je vais vous parler est évidente. Dans les deux cas, l’écriture est fluide et est exemplaire quand il s’agit de peindre une ambiance. Et pourtant, les intrigues ne se déroulent pas du tout au même endroit, les sujets sont très différents, mais un parallèle peut être fait quant à leurs qualités d’écriture. Le premier se passe sur une ile proche des cotes bretonnes et place un immigrant illégal ukrainien au milieu des pêcheurs et se nomme Terminus Belz de Emmanuel Grand (Liana Levi). Le deuxième nous place en plein cœur de Notre-Dame de Paris en plein mois d’aout, au milieu des touristes et c’est le très beau La madone de Notre-Dame de Alexis Ragougneau (Viviane Hamy).

Le chouchou du mois de janvier 2014

J’aurais aussi eu l’occasion de lire les derniers romans en date d’auteurs avec qui je discute par mail ou par FB. Suite à une chronique d’un de leurs précédents romans, nous sommes restés en contact et j’ai la chance d’avoir la primeur de leurs œuvres. Dans le cas de Olivier Gay, Mais je fais quoi du corps ? (Editions du Masque) montre une grande évolution pour son personnage principal mais aussi dans la maitrise de l’intrigue, ce qui en fait un très bon opus. Pour Voilà l’aurore de Damien Ruzé (Rouge Sang éditions), ce jeune auteur nous montre une autre facette de son talent protéiforme avec un roman coup de poing. Avec Les chiens de brouillard, Stéphane Gravier nous pond un page-turner qu’il est impossible de lâcher pour le seul plaisir du lecteur.

Il me reste donc deux prétendants pour le titre (honorifique) de chouchou du mois. A savoir :

Dernier désir de Olivier Bordaçarre (Fayard) qui est une métaphore des risques de la surconsommation à travers la vie de deux jeunes gens ayant décidé de vivre chichement à la campagne. Un roman stressant qui m’a marqué. Et L’ile des hommes déchus de Guillaume Audru (Editions du Caïman), un roman d’enquête sur le retour d’un ancien flic sur ses terres natales où le style est effarant de maitrise, comme si Guillaume Audru avait été possédé par un esprit irlandais pour écrire cette histoire écossaise. Et comme je n’arrive pas à choisir, pour le mois de janvier, il y aura donc deux chouchous.

Et n’oubliez pas le principal, lisez !

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28 janvier 2014 2 28 /01 /janvier /2014 18:46
L’information du mardi : Meilleurpolar.com de Points 2014

Le gagnant du prix du polar Meilleurpolar.com organisé par les éditions Points est donc Thomas H.Cook pour son excellent roman Au lieu-dit Noir Etang.

Quatrième de couverture :

Dans une petite ville de Nouvelle-Angleterre, en 1926, le jeune Henry découvre la relation adultérine qu’entretiennent deux de ses professeurs. La solitude de M. Reed, marié et père de famille, l’intrigue ; tout comme le fascinent la beauté et le caractère passionné de Mlle Channing. Henry va être le témoin complice et muet de la tragédie qui se noue au lieu maudit appelé Noir-Étang.

Thomas H. Cook, né en 1947, a été professeur d’histoire et secrétaire de rédaction avant de se consacrer à l’écriture. Auteur d’une vingtaine de romans, il est salué comme l’un des plus grands de sa génération.

« Un somptueux roman noir, romantique et échevelé. » Le Figaro

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Philippe Loubat-Delranc

Prix Edgar Allan Poe 1996

Edgar Award du Meilleur Roman policier

Ce roman est un coup de cœur Black Novel

L’information du mardi : Meilleurpolar.com de Points 2014

A noter que les éditions Points sortent en ce mois de janvier un autre roman de ce formidable auteur, Mémoire assassine :

Quatrième de couverture :

L’équilibre apparent de la vie de Steve Farris se brise le jour où il rencontre Rebecca, qui enquête sur les tueries familiales inexpliquées. Les souvenirs refont surface : il n’avait que sept ans quand il trouva sa mère, sa sœur et son grand frère sauvagement assassinés. Son père avait, quant à lui, disparu. Qu’est-il devenu ? Comment accepter l’inacceptable ? Et comment échapper à son propre passé ?

Né en 1947 aux États-Unis, Thomas H. Cook est salué comme l’un des plus grands auteurs de sa génération. Au lieu-dit Noir-Étang (prix Edgar Allan Poe 1996), Les Leçons du mal et Du sang sur l’autel sont disponibles en Points.

« Bien plus qu’un polar. Atmosphères poignantes, mystères troublants… Un régal. » ELLE

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Philippe Loubat-Delranc

A noter que ce roman a aussi bénéficié d’un coup de cœur Black Novel

L’information du mardi : Meilleurpolar.com de Points 2014

Le prix pour 2014 de Meilleurpolar.com est d’hors et déjà lancé. N’hésitez pas à aller jeter un œil sur la page du site ici : http://www.lecerclepoints.com

Vous rêvez de devenir juré d’un prix littéraire consacré au polar ?

C’est l’aventure que vous proposent les éditions Points avec le Prix du Meilleur Polar des lecteurs de Points !

De janvier à octobre 2014, un jury composé de 40 lecteurs et de 20 professionnels recevra à domicile 9 romans policiers, thrillers et romans noirs récemment publiés par les éditions Points et votera pour élire le meilleur d’entre eux.

Pour rejoindre le jury, déposez votre candidature ici. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 10 mars 2014. (http://www.lecerclepoints.com/page-173.htm#page)

Le Prix du Meilleur Polar des lecteurs de Points, c’est un prix littéraire dont vous, lectrices et lecteurs, désignez le lauréat en toute liberté.

Alors n’hésitez plus, inscrivez vous

Deux romans sont déjà connus pour la sélection 2014 :

L’information du mardi : Meilleurpolar.com de Points 2014

Brunetti et le mauvais augure de Donna Leon :

Venise baigne dans la torpeur d’un été caniculaire et Brunetti s’ennuie. Sa seule mission : la filature d’une vieille dame escroquée par un pseudo-voyant. La bourrasque d’un scandale de corruption sans précédent réveille le commissariat assoupi de chaleur. Meurtre d’un greffier, trafic d’influence, Brunetti ne sait plus où donner de la tête. Son horoscope lui prédisait un été calme pourtant.

Née dans le New Jersey, Donna Leon vit depuis plus de vingt ans à Venise. Les enquêtes du commissaire Brunetti, traduites dans vingt-cinq langues, ont séduit des millions de lecteurs. Toutes sont disponibles en Points.

« La nouvelle enquête du commissaire Brunetti est un succès de plus pour la plus vénitienne des romancières américaines. » Le Figaro

Traduit de l’anglais par William Olivier Desmond

L’information du mardi : Meilleurpolar.com de Points 2014

Le sang des maudits de Leighton Gage

Fauché par une balle à sa descente d’avion, l’évêque Dom Felipe s’écroule dans la foule. Saõ Paulo s’embrase. Gangs des favelas et cartels de propriétaires terriens se livrent une lutte sans merci au nom de leur seul dieu, le dollar. Cette guérilla urbaine a déjà fait de nombreuses victimes. Les parents de l’inspecteur Mario Silva en étaient. Sa revanche s’annonce impitoyable…

Leighton Gage (1942-2013) a travaillé dans la publicité avant de devenir écrivain. Il a vécu plus de vingt ans au Brésil, pays où se déroulent les enquêtes du célèbre inspecteur Mario Silva, sorte de Wallender sud-américain.

« Le sang des maudits n’a que des qualités : écriture vive et très dialoguée, personnages puissants, intrigue ultra-réaliste qui nous fait découvrir un Brésil fort différent de la carte postale balnéaire. » RTL - C’est à lire

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26 janvier 2014 7 26 /01 /janvier /2014 18:42
La Madone de Notre-Dame de Alexis Ragougneau (Viviane Hamy)

Si je ne peux que vous conseiller qu’une chose, c’est de vous précipiter sur ce petit roman, le premier de son auteur qui regorge de qualités. Cela s’appelle La madone de Notre-Dame, c’est écrit par Alexis Ragougneau. Un auteur à suivre, sans aucun doute.

Au lendemain des processions des cérémonies de l’assomption, une touriste anglaise vient allumer des cierges devant l’autel réservé à Notre-Dame des Sept Douleurs, dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. Elle demande l’aide d’une jeune femme, assise là sans bouger, qui semble prier sans bruit. N’obtenant pas de réponse, l’Anglaise s’approche, et en la touchant, fait tomber le corps. La jeune femme, habillée de blanc en mini jupe est morte.

La jeune magistrate Claire Kaufman n’a pas beaucoup d’expérience, mais c’est à elle qu’échoit cette affaire bien difficile. Elle va être épaulée par le commandant de police Landard, qui est réputé pour ne pas être une flèche, malgré sa vingtaine d’années de service. Rapidement, le légiste leur annonce que le vagin de la victime a été scellé avec de la cire d’un cierge.

Les témoins se souviennent de cette jeune femme, habillée de façon inconvenante voire provocante dans un tel lieu de culte. Elle a d’ailleurs été prise à partie par un jeune homme la veille, pour cette même raison. Ce jeune homme, Thibault, est bien vite arrêté et fait un coupable idéal. Mais l’affaire ne va pas être si simple …

Quand on lit un premier roman, on est forcément attentif à la fois au style et à la façon dont est menée l’intrigue. Que l’on se rassure, le style est très fluide, et j’ai pris un énorme plaisir à lire ce roman. Ce qui m’a époustouflé, c’est la force des images, la capacité à nous faire ressentir l’atmosphère feutrée de la cathédrale Notre-Dame. S’il y a eu un énorme travail en ce sens, cela ne se sent pas au travers de la lecture tant cela semble naturel. J’avais même l’impression d’avoir les statues devant moi, la magnificence des sculptures autour de moi.

Et puis, il y a l’intrigue, que l’auteur a voulue simple. Si c’est la première impression qui en ressort, c’est aussi et surtout parce que, vers la moitié du roman, l’auteur s’amuse à la déstructurer pour changer de personnage principal et faire diriger l’enquête par un prêtre, le père Kern, qui est affublé d’une petite taille due à un problème de croissance dans sa jeunesse. Et le livre se retrouve donc comme un puzzle dont l’auteur se serait amusé à mélanger les pièces une fois que nous l’aurions presque terminé. Pour un habitué aux romans policiers, c’est peu commun, pour le lecteur c’est bigrement intéressant et passionnant à suivre, d’autant plus que la solution va nous être dévoilée dans les toutes dernières pages.

Enfin, on trouve dans ce roman de formidables personnages, des gens que l’on aimerait côtoyer, pour discuter avec eux. Ce roman, empli de spiritualité, se montre surtout comme un hymne au respect. L’auteur aime ses personnages, il ne les juge jamais, mais se veut explicite pour montrer leur position vis-à-vis de la religion. Il n’y a pas à proprement parler de bons ou de méchants, tout n’est pas blanc ou noir, mais tous les personnages sont humains avec leurs qualités et leurs faiblesses. Et croyez moi, c’est un des grands points forts de ce roman.

Vous l’aurez compris, avec cette ambiance impeccablement rendue, avec son intrigue originale et surprenante, avec ses personnages formidablement attachants, ce premier roman est une grande réussite qu’il vous faut découvrir. Retenez bien ce nom, Alexis Ragougneau, car vous pourriez bien en entendre parler bientôt.

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24 janvier 2014 5 24 /01 /janvier /2014 19:01
Chronique virtuelle : Concarn’noir de Marek Corbel (A verba futuroruM)

Marek Corbel, je l’ai « rencontré » sur FB, et de fil en aiguille, de discussions en digressions, il en est venu à me proposer un de ses romans. Evidemment, quand on a des points communs, on ne lit pas un roman de la même façon. Et le but est rempli avec ce roman, me remémorer ma jeunesse et faire souffler un vent de nostalgie …

Quatrième de couverture :

Concarneau automne 2013. Dans un port de pêche, victime de la crise, les manouvres politiciennes en vue des échéances municipales du mois de mars débutent. L'ancien maire Le Gall est déterminé à reprendre les clés de la ville bleue à son rival. Pour mener à bien cette reconquête, il entend s'appuyer sur sa splendide maîtresse, l'écologiste Nadia Amat, une ancienne figure de la vie culturelle branchée.

C'est sans compter sur l'apparition d'un mystérieux corbeau qui inonde, de son quartier de La Boissière, presse locale, ennemis et amis politiques, d'informations compromettantes sur le passé sulfureux de la nouvelle diva. Pourquoi cette dernière s'est-elle tue sur ses activités, durant les années 80, au sein du rock underground ? Le commissaire Verbeke et le lieutenant Flao vont sortir brutalement de leur torpeur cornouaillaise pour naviguer entre les ultimes règlements de comptes au sein d'un courant musical emblématique et l'enquête sur le meurtre d'un photographe concarnois, deux ans plus tôt.

L’auteur :

Marek Corbel, auteur de trois romans, est un lecteur assidu du genre noir. Admirateur des incontournables anglo-saxons tels qu'Ellroy, R. J. Ellory, il a eu un véritable coup de foudre pour « Un pays à l'aube » ou « The given day », en version originale, de Dennis Lehane, déterminant dans son envie d'écrire. Pour autant, son intérêt pour ce genre littéraire l'a amené, également, depuis des années, à redécouvrir l'école pour le moins hétéroclite du « néo polar ».

Ses inclinaisons se portent vers un genre noir assis sur des réalités sociales, historiques en perpétuelle gestation. Avec pour étendards hexagonaux Frédéric Fajardie pour notamment « Après la pluie » et Dominique Manotti. À ses yeux, l'histoire contemporaine française regorge de suffisamment de ressources afin de matérialiser un genre à part. Si cela commence à se vérifier sur un plan cinématographique ou télévisuel, Marek Corbel considère qu'en matière de polar proprement dit, le phénomène en est à ses balbutiements.

Loin d'une structure policière souvent trop circonstanciée ou manichéenne. Ainsi, donc, un genre forcément perfectible.

(Source Decitre.fr)

Mon avis :

Marek Corbel, au travers de son roman, nous montre les dessous de la campagne en vue des élections municipales dans la ville de Concarneau. Les deux favoris sont indéniablement Coulliou et Le Gall. Tous les coups sont permis pour gagner la municipalité. C’est alors que débarque la lettre d’un corbeau, mettant en cause la n°2 de la liste de Le Gall, Nadia Amat. La police va donc enquêter sur cette affaire, mettant à jour des vengeances qui remontent à plusieurs années auparavant.

Si j’ai été surpris par le début, au sens où l’auteur rentre directement dans le vif du sujet, en nous présentant pléthore de personnages, une fois que l’enquête démarre, on est vite pris dans le rythme et les mystères des différents protagonistes. Si l’intrigue est somme toute assez classique et simple, les personnages sont bien décrits et les dialogues très bons. J’ai été très agréablement surpris par la qualité de narration de l’auteur.

Mais l’aspect qui tient à cœur à l’auteur et qui devient finalement le centre du roman, c’est une description de la scène musicale alternative française de la fin des années 80 et des années 90. Si les noms des groupes ont été changés (l’un d’eux s’appelle Black Novel, ça fait plaisir !), on arrive à reconnaître pour peu que l’on s’y soit intéressé à l’époque les Béruriers noirs, la Mano Negra et toute l’écurie de Boucherie Productions (Wampas, Stella … ).

Et en cela, pour avoir vécu personnellement cette période faste musicalement (si, si, rappelez vous, le petit gars avec ses cheveux longs juste devant la scène, c’est moi), je garde une place spéciale pour ce roman, qui est empreint d’une certaine nostalgie personnelle. Pour les jeunes de cette époque, nous avons connu une période de liberté, empreinte de naïveté avant d’être rattrapés par les réalités du business. Ces groupes de musique, très engagés politiquement, avaient été présentés comme anarchiques, alors qu’ils étaient surtout contre le Front National et voulaient exprimer leur parole. L’objectif était de redonner des couleurs à la culture populaire, par exemple en faisant des concerts à 10 francs l’entrée. Mais ce furent aussi de sacrés musiciens, à l’image du succès qu’ils eurent quand certains de ces groupes signèrent dans des majors. Certains refusèrent l’appât du gain. Mais je m’égare … vous l’aurez compris, c’est un roman aux accents de nostalgie que personnellement j’ai beaucoup aimé !

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