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10 septembre 2013 2 10 /09 /septembre /2013 18:12
L’information du mardi : Septembre chez Ska

En septembre, les feuilles tombent des arbres, les romans noirs tombent aussi de chez Ska. Je vous rappelle que Ska est un éditeur exclusivement numérique qui découvre de nouveaux talents, mais édite aussi des romans et nouvelles de plumes reconnues. Au programme de cette rentrée 2013, on y trouve rien moins que Franck Membribe, Fabrice Rinaudo, Paul Colize, Damien Ruzé et Dominique Sylvain. Vous trouverez toutes les informations sur le site http://skaediteur.net/

L’information du mardi : Septembre chez Ska

Les fugitifs de Franck Membribe

DE MA PREMIÈRE JOURNÉE passée dans le monde intermédiaire, ne subsiste plus dans ma mémoire que la vision dérisoire de la carte magnétique n°38 bis se soumettant à la pointeuse. Accessoire servile de tant d’années d’échecs. D’après le rapport de la police, on m’a retrouvé quelques heures plus tard à virevolter sous le soleil dans un jardin public, à la recherche de mon ombre perdue. Depuis le temps que ça les démangeait, les matraqueurs en uniforme me passèrent les menottes. Deux citoyens honnêtes avaient donné l’alerte. Ils faisaient une pause dans leur promenade matinale sous la frondaison d’un platane. Un vieux, une casquette incrustée sur la tête, et ce qu’il restait de sa moitié, muette comme une carpe, avait précisé le commissaire. Suivez mon regard…

Ils ont dit que j’avais étranglé Germaine avec la queue de sa souris. Et barbouillé des graffitis sur le mur du service : vive le Québec libre ! Et déféqué dans la corbeille du courrier à traiter.

Franck Membribe, catalan matinée d’helvète et réciproquement comme il se définit, nous donne présentement une histoire sombre qui ne se départit jamais d’un humour pince sans rire. Le talent de cet auteur se retrouve dans ses polars et ses romans jeunesses.

L’information du mardi : Septembre chez Ska

Liquidez vos idoles de Fabrice Rinaudo :

Nous approchons du corps de l’actrice recouvert d’un drap que tire sans hésiter Steinberg.

— Il faut abreuver les fans de détails sordides, c’est ça ? Sinon elle fait un caprice de star !

— Je passe pour la forme, Steinberg. J’étais sur les lieux du crime hier soir, je suppose qu’il n’y a pas grand-chose à rajouter. Du moins, pas grand-chose qui fera avancer l’enquête. Fais-moi parvenir ton rapport, ça calmera les nerfs de Lafarge.

Steinberg allume une clope, m’en tend une autre.

— OK pour moi, camarade, t’en auras même la primeur ! Oh, au fait, attends. (Il prend une pause, semble subitement plongé dans une intense réflexion, ôte ses lunettes, les porte à sa bouche.) Sur le tournage, reprend-t-il, si tu rencontres un vampire, un vrai, flingue-le pour moi. J’aimerais enfin pouvoir en autopsier un. J’insiste : un vrai !

Puis, les yeux exorbités, les lèvres retroussées, il dévoile ses canines, part dans un grand éclat de rire.

Je me marre vaguement avant de me diriger vers la sortie.

Voici la première publication de Fabrice Rinaudo. Ska a l’ambition de révéler les nouveaux talents, dès lors qu’apparaît une vitalité narrative, un style en devenir. Cette jeune pousse deviendra-t-elle une belle plante ? C’est dans cet espoir que réside le plaisir d’éditer.

L’information du mardi : Septembre chez Ska

Noire mémoire de Paul Colize :

C’ÉTAIT L’ANNÉE OU GAINSBOURG enfilait Birkin à longueur de journée dans toutes les radios de la ville.

Je peux vous le dire, quand on a 17 ans et que la sève monte, les soupirs d’une nana qui en prend plein le fion, ça fait flipper.

C’était aussi l’année de Woodstock, l’année où les mecs comme moi devaient choisir entre se laisser pousser les tifs jusqu’aux pectoraux ou rester des mecs. Dessiner des mouettes sur leurs jeans ou continuer à bander.

Paul Colize grimpe au zénith de la galaxie polardière en raflant bon nombre de prix pour ses romans publiés à La manufacture. Notre auteur belge connait sa consécration après la publication de trois romans édités chez Krakoen. Comme pour bon nombre d’auteurs, la nouvelle reste un terrain d’aventures stylistiques où le jeu de Colize excelle.

L’information du mardi : Septembre chez Ska

Dieu est mort de Damien Ruzé :

« IL EST MALADE TON CHIEN ou quoi !? »

Bingo. Quelle phrase ! Quelle putain de phrase ! Marcher vers l’animal qui tente de re décoller avant de choir à nouveau, groggy, camé, réacteurs coupés. Plus la force d’aboyer. “On“, puis “off“. Plus d’énergie. D’électricité. S’agenouiller près du bestiau et l’inspecter. Entendre la fillette en route vers moi, petits pas froissant l’herbe. Fermez les yeux. Deux secondes. Compter. Un, un, deux, deux. Relever la tête. Last call. Scanner le paysage. Tout le paysage. Le disséquer. Pas de blip sur le radar. Personne. Un miracle. La dernière touche. Humer le parfum du jeune corps femelle qui pose un genou à terre et prend dans ses mains la grosse gueule aux yeux révulsés. Action. Paume à l’arrière du crâne. Doux contact des cheveux couleur paille. Bouton de rose des lèvres qui articule un “Que…“ interrompu et angoissé. Avorté. Canule. Geste vif. Précis. Professionnel. Vaporisation savamment calibrée. Un seul pschittt suffit. Effet instantané. L’organisme qui se fige. Pupilles à la retourne.

Bras de Morphée. Charger l’enfant endormie sur l’épaule comme un gibier. Reculer sans précipitation jusqu’à l’orée. Bruit des ronces griffant mes jeans, comme une fermeture éclair que l’on zipperait. Réfugiée à l’abri de la canopée, pivoter et descendre à fond de train le goulet dévalant jusqu’au Range en se retenant de hurler.

Damien Ruzé vient de publier son premier roman « Fin d’Amérique » chez Krakoen. Ska a déjà publié une nouvelle « Hauts-Lieux », voici « Dieu est mort ». Une descente au cœur du mal. Un récit terrifiant au style halluciné. Un grand texte noir, un auteur à suivre.

L’information du mardi : Septembre chez Ska

Alfred de Dominique Sylvain :

ALFRED ZIZAILLAIT ENCORE mais sa chanson moustiquante sciait le cerveau. Le détective était affalé sous des étoiles bon marché. Une tentative pour se relever. Énergie, odeur, entité inhumaines, ses côtes servirent de punching-ball à un démon de l’Enfer. Il demanda grâce à une paire de jambes excitées, se prit un pied botté dans le bas-ventre. Un éclair lui déchira les tempes. Le démon braillait en chinois. Résumé : il ne fallait plus s’intéresser à la famille Lin ou ça se terminerait dans le sang. Pour faire bonne mesure, un dernier but dans le crâne. Leong reflua dans une contrée boueuse.

Dominique Sylvain, avec le talent inimitable qu’on apprécie dans ses romans publiés chez Viviane Hamy, nous propose cette chinoiserie et, litchi sur le gâteau de riz gluant, elle y fait vrombir un sacré personnage : un moustique. Une première dans le bestiaire des polars.

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8 septembre 2013 7 08 /09 /septembre /2013 18:26
Un long moment de silence de Paul Colize (La Manufacture de livres)

Attention ! Coup de cœur ! Que c’est difficile d’écrire cette chronique pour ce livre que j’ai lu cet été ! Mais comment rendre justice à ce roman si foisonnant, important, envoutant, prenant, impressionnant ? Comment vous dire que Paul Colize m’a emporté dans son intrigue emberlificotée jusqu’à un dénouement pour le moins surprenant ?

Le roman s’ouvre sur la Tuerie du Caire, en 1954. Une voiture s’arrête devant l’aéroport, déversant sur le trottoir quatre hommes armés de mitraillettes. Ils ouvrent le feu sur les policiers présents puis font irruption dans l’aérogare et font un massacre parmi les passagers d’un vol en provenance de l’Allemagne. Le bilan sera lourd : 21 morts et une trentaine de blessés. L’enquête internationale n’arrivera jamais à démontrer qui furent les auteurs de cette tuerie aveugle …

De nos jours, Paris. Stanislas Kervyn est le fils d’une des victimes de la Tuerie du Caire. Il n’a jamais connu son père, il avait 1 an au moment du drame. Propriétaire d’une société de sécurité informatique, il consacre son temps libre à résoudre ce mystère. Il vient d’écrire un livre qu’il vient présenter à une émission littéraire télévisée. A la fin de l’émission, il reçoit un coup de téléphone. Son correspondant lui dit qu’il a des informations à lui communiquer, il était le chauffeur qui a emmené les tueurs du Caire …

1948, New York. Nathan Katz a 18 ans et est un miraculé des camps de la mort. Remarquablement intelligent, il va intégrer le Brooklyn College et être approché par une organisation qui s’appelle Le Chat, composée par des juifs ayant perdu leurs proches. Cette organisation secrète est chargée de repérer les anciens nazis pour les juger et les condamner.

Mais que relie donc un PDG d’une société informatique avec un chasseur de nazis ?

Parfait, le dessin de ce personnage qu’est Stanislas Kervyn, plus que désagréable, détestable à souhait, qui n’a aucun respect envers son prochain, rempli d’une fierté et d’une morgue pour écraser la moindre personne qu’il côtoie. C’est un personnage bien particulier que Paul Colize va nous obliger à suivre, à aimer, à détester, à apprécier au fil de l’histoire. Cet homme qui n’a pas de racine, mais qui les recherche, va être plongé dans une histoire qui va le dépasser. C’est un Icare moderne sans cœur qui va se bruler les ailes et découvrir la vérité et une forme d’humanité.

Parfait, le personnage de Nathan Katz, qui va nous faire visiter la deuxième partie du vingtième siècle, au travers sa recherche de vengeance, ayant laissé ses sentiments derrière les barbelés pour se lancer dans une course éperdue de la justice, ou du moins de se justice. C’est un personnage complexe, humain et inhumain, qui pose la question de la vengeance, de la justice, du pardon, de l’horreur, de la justification d’une attitude Œil pour œil, dent pour dent, qui implique le lecteur au plus haut point. Paul Colize pose le lecteur devant ses responsabilités, en posant la question : Que feriez vous ?

Parfaite la construction du roman, alternant les chapitres entre l’enquête de Stanislas et la vie de Nathan. Si la façon de faire n’est pas nouvelle, elle est réalisée avec une aisance et une évidence qui pousse le lecteur à lire plus avant, à avaler les pages, sans être pour autant dérouté ou perdu.

Parfait, le style de l’auteur, cette efficacité dans les mots utilisés, dans les phrases ciselées, dans les petits détails qui permettent de vous plonger dans un village d’Allemagne en 1954 par exemple. C’est un véritable plaisir des yeux, un véritable travail d’orfèvre, un véritable régal pour tout lecteur exigeant sur le style d’un roman. Ce roman est un vraie réussite, un grand travail d’écriture, un grand roman tout court.

Parfait le sujet et sa façon de le traiter, toute la documentation, toute cette érudition qui nous dévoile des pans d’histoire mal connus et un voyage dans le temps qui va durer soixante ans tout en nous passionnant du début à la fin. Formidable cette façon de lier les personnages à la grande histoire au travers de petites histoires.

Parfait ce roman, avec ce suspense si bien entretenu que malgré tout ce qui nous a été montré pendant ces 450 pages, la fin nous tombe sur la tête, nous tire des larmes embrouillées, et nous vient alors un immense regret, celui d’avoir tourné la dernière page. La gorge nouée, on croit en avoir fini, quand en lisant les remerciements de l’auteur, on comprend toute la passion qu’a mise Paul Colize dans cette histoire. Et c’est formidablement réussi.

Parfait ce roman !

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6 septembre 2013 5 06 /09 /septembre /2013 18:21
Back-up de Paul Colize (Folio Policier)

Je l’avais raté quand il est sorti en grand format, voici donc une séance de rattrapage pour ce roman qui a tous les attraits de l’excellent polar, et dont la réputation sur la blogosphère n’est plus à faire, tant il croule sous les éloges. D’ailleurs, Paul Colize a remporté entre autres le Balai d’Or du concierge masqué 2012, c’est dire ! Il est aussi finaliste de trophée 813 dans la catégorie roman francophone. Et effectivement, c’est un polar de grande qualité qui mérite tout le bien qu’on a dit sur lui.

Larry speed arrive à l’aéroport de Majorque le samedi 18 mars 1967, en provenance de Berlin. En tant que leader du groupe de rock’n’roll Pearl Harbor, il sort d’une session d’enregistrement avec eux et vient de proposer quelques jours de vacances. Dans un night-club, il récupère une prostituée, passe la nuit à se droguer et baiser. Le lendemain matin, il est retrouvé noyé dans la piscine de l’hôtel. En quelques jours seulement, les quatre membres du groupe auront donc connu la mort.

Février 2010. Un piéton vient d’être renversé par une voiture à proximité de la gare du midi à Bruxelles. Si l’on peut penser qu’il est un SDF, certains indices montrent qu’il n’en est rien. Par contre, rien ne permet de déterminer son identité. Quand il sort du coma, il s’avère qu’il est victime du syndrome de locked-in, c'est-à-dire qu’il peut entendre mais pas communiquer ni bouger (sauf ses paupières). Les infirmières vont le surnommer X Midi. Son kinésithérapeute Dominique va tenter de créer un lien avec lui et essayer de comprendre qui il est et ce qu’il a vécu.

Il va m’être difficile de parler de ce roman, tant il est foisonnant et forme finalement un puzzle dont le lecteur n’aura la solution que dans les dernières pages. Car aussi bien dans sa construction que dans sa narration et dans sa documentation musicale, ce roman est une véritable mine d’information en même temps qu’une source de surprises, de bonnes surprises.

Le roman est morcelé, menant de front plusieurs histoires en parallèle, pour se rejoindre à la fin. Il y a tout d’abord l’histoire du groupe Pearl Harbor, puis celle du journaliste Michael Stern qui est chargé par les familles de découvrir pourquoi les 4 membres sont morts, puis Dominique qui essaie de communiquer avec X Midi, et enfin X Midi lui-même qui raconte sa biographie. Dit comme ça, cela peut sembler complexe voire compliqué, et pourtant je ne me suis jamais senti perdu, retrouvant à chaque fois l’époque et les personnages correspondants. Et l’ensemble donne un puzzle avec un nombre incommensurable de pièces que Paul Colize va nous aider à résoudre.

Et puis, il y a toute cette description des années 60, tout ce foisonnement autour des arts et de la musique en particulier, cette sensation de joie, de liesse et de liberté que l’on ressent à la lecture de la vie de X Midi, qui est formidablement bien rendu. Evidemment, la bande-son est à la hauteur de ce que Paul Colize nous décrit, et c’est tellement bien fait que j’ai vraiment eu l’impression de lire une biographie en oubliant que j’étais dans un polar. Quel plaisir de plonger dans les caves de Berlin, d’errer dans les rues de Pairs ou Bruxelles, de plonger dans les studios de Londres, de vivre au rythme de la batterie, d’entendre retentir les guitares virevoltantes et de vivre les sons magiques des chansons rock ou pop de ces années en or.

Et puis, derrière cette folie pleine d’insouciance, il y a le spectre des menaces de guerre, les conflits aux quatre coins du monde qui ne sont rien d’autre que des combats USA – URSS déportés. Il y a une menace qui apparait petit à petit dans le bouquin jusqu’à devenir omniprésent, jusqu’à une fin originale … que je vous laisse découvrir. N’hésitez plus, prenez un ticket pour les années 60, ouvrez Back-Up de Paul Colize.

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4 septembre 2013 3 04 /09 /septembre /2013 18:15
Purgatoire des innocents de Karine Giebel (Fleuve noir)

Il est vrai qu’à force de lire du bien des romans de Karine Giebel, je me rends bien compte que je n’en lis pas assez. A ce jour, je n’en ai lu qu’un seul, que j’avais trouvé excellent d’ailleurs, et qui était Les morsures de l’ombre. Comme j’ai eu la chance d’être sélectionné parmi les participants du partenariat de Book en stock, j’ai donc lu (mais le terme dévoré conviendrait mieux à ma lecture) son dernier roman en date. Et je peux vous dire que c’est un excellent thriller, qui joue sur toutes les cordes de l’émotion. Fichtre !

Le roman commence de façon fort classique, puisqu’il s’agit d’un braquage d’une bijouterie qui commence mal. Raphael Orgione vient de monter un hold-up avec son frère William et deux complices Fred et Christel. A la sortie de la bijouterie, une voiture de flics les attend. La fusillade fait rage, un policier tombe, une passante meurt et William est touché, salement amoché. Ils s’enfuient et se réfugient à 300 km de là, dans un village proche de Châteauroux, chez une vétérinaire.

Elle se nomme Sandra, et Raphael la prend en otage le temps qu’elle remette son frère sur pied. Son mari, qui se nomme Patrick, est gendarme et est absent de la maison pour quelques jours. Quand Patrick va rentrer, le rapport de force va évoluer, et pas forcément dans le sens que l’on imagine.

La grande force de Karine Giebel, c’est de forger des personnages aux psychologies inoubliables, et de nous toucher avec des émotions qu’elle va nous arracher au plus profond de nous-mêmes. Et quoi de mieux qu’un huis-clos pour fouiller, décortiquer, découper, détailler des personnages. Outre Raphael et William, dont les liens sont très forts, se soutenant l’un l’autre, il y a Fred et Christel qui forment un couple « je t’aime moi non plus », puis Sandra qui de victime devient de plus en plus étrange et forte. Et puis, il y a Patrick … bref, vous l’aurez compris, des personnalités très marquées, exacerbées, extrêmes, pour nous pousser dans nos retranchements dans la suite de l’histoire.

L’autre grande force de Karine Giebel, c’est de jouer avec les personnages comme avec des pions. L’histoire passe en premier, il est très difficile de savoir où elle veut nous emmener et on est d’autant plus surpris quand elle nous assène en une phrase, une scène choc, suffisamment évocatrice pour qu’elle nous marque au fer rouge. Karine Giebel déroule son intrigue et peu importe qu’elle choque le lecteur ou pas, avec une logique implacable. Elle n’est pas là pour ressentir de l’empathie ou de la pitié, et donc le lecteur qui commençait à bien aimer un personnage est très surpris quand il arrive sur un passage où il s’en prend plein la figure. Karine Giebel ne juge pas ses personnages, elle n’en place pas un au dessus des autres, ce sont juste des acteurs au sens hitchcockien du terme, au service de l’intrigue. C’est redoutablement efficace quand il s’agit de surprendre le lecteur.

Enfin, l’écriture est d’une fluidité rare. Le style Karine Giebel est facilement reconnaissable, fait de dialogues excellents et de phrases courtes voire coupées. On n’y retrouvera pas de descriptions sans fin, tout est laissé à la disposition du lecteur pour qu’il se fasse sa propre idée du décor, des portraits des personnages. Cela participe aussi à l’imprégnation de lecteur dans l’histoire, et c’est d’autant plus marquant quand un des personnages que l’on a imaginé nous même meurt soudain, au détour d’une page.

C’est donc un roman sous haute tension, qui m’aura fait passer par toutes sortes d’émotion et en cela c’est définitivement et indéniablement très réussi. Et même si parfois c’est un peu gros, difficilement croyable, j’ai couru comme un malade devant cette histoire pour arriver à une conclusion du livre extraordinaire. Ce roman va vous faire passer par une quantité incroyable d’émotions parmi celles qui jonchent votre palette, jusqu’à une petite larme à la fin. C’est un thriller excellemment réussi que je vous conseille fortement.

J’en profite pour remercier les filles de Book-en-stock et les éditions Fleuve Noir pour m’avoir permis de lire ce formidable roman. J’en profite pour vous signaler que sur Book-en-stock, le mois de septembre, c’est justement le mois de Karine Giebel, et que c’est l’occasion d’aller poser plein de questions à cette auteure pleine de talent. Allez y de ce pas, c’est ici.

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3 septembre 2013 2 03 /09 /septembre /2013 17:46
L’information du mardi : Lire en poche du 4 au 6 octobre

La rentrée littéraire, ce n’est pas que pour les sorties de romans. C’est aussi tous les salons littéraires dont celui-ci qui est dédié aux livres de poche. Lire en Poche se déroulera à Gradignan, à coté de Bordeaux. D’ailleurs, cette année, une navette gratuite au départ du centre ville de Bordeaux vous emmènera directement sur place. Une initiative qui permet de simplifier l’organisation de ceux qui veulent y assister.

Lire en Poche, salon des livres de poche, se déroulera du 4 au 6 octobre prochains à Gradignan (33). De nombreux auteurs seront présents, et parmi les auteurs de polar/thriller/romans noirs :

Ingrid Astier

Odile Bouhier

Hervé Claude

Fabrice Colin

R. J. Ellory (Grande Bretagne)

Giacometti & Ravenne

Marin Ledun

Jérôme Leroy

Dominique Manotti

Michael Mention

Anne Perry (Grande Bretagne)

Michel Quint

Laurent Scalèse

Franck Thilliez

Et bien d'autres auteurs dans de nombreux domaines (O. Adam, E. Berti (Argentine), A. Cathrine, E. Chevillard, M. Ernestam (Suède), A-M Garat, V. Goby, A. Kourkov (Ukraine), T. B. Reverdy, J. Rolin, D. Vann (USA), B. Werber...).

De nombreuses manifestations autour de ce salon sont organisées, qui intéressent les grands et les petits. N’hésitez pas à aller piocher toutes les informations nécessaires dans le programme en ligne sur www.lireenpoche.fr.

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1 septembre 2013 7 01 /09 /septembre /2013 17:39
Oldies : Tout ce qui meurt de John Connoly (Pocket)

Dans le cadre des Oldies du mois de septembre, voici un roman qui me faisait de l’œil depuis que Jean Marc de Actu-du-noir et Petite souris de Passion Polar (dont le blog tout nouveau vient de renaitre à l'adresse suivante http://www.passion-polar.com/) chroniquent ses romans. Ce fut une bonne occasion de démarrer le cycle de Charlie Parker, le personnage récurrent, et le premier volume se nomme Tout ce qui meurt.

L’auteur (Source Wikipedia) :

John Connolly est un écrivain irlandais né à Dublin le 31 mai 1968. Avant de devenir un romancier à temps plein, John Connolly travaille comme journaliste, barman, fonctionnaire du gouvernement local, serveur et coursier au grand magasin Harrods à Londres.

Après avoir obtenu un Baccalauréat en arts d'anglais au Trinity College de Dublin et une Maîtrise en arts de journalisme à l'Université de Dublin, il travaille pendant cinq ans comme journaliste pigiste pour le journal The Irish Times. Il devient rapidement frustré par la profession, et commence à écrire "Every Dead Thing" (Tout ce qui meurt) pendant son temps libre qui obtient un Shamus Award – Best First Private Eye Novel.

Il cite Ross Macdonald, James Lee Burke et Ed McBain comme influences majeures, et il est souvent apprécié pour son style riche et introspectif d'une qualité rarement atteinte par les autres auteurs du genre. Il est un lecteur passionné et collectionneur de musique, et a également la cuisine et la gymnastique comme passe-temps.

Quatrième de couverture :

Charlie Parker, un flic new-yorkais qu'on surnomme Bird, est parti se soûler après une dispute avec sa femme, un soir de décembre. En rentrant chez lui, titubant, Bird ne sait pas encore qu'il vient de franchir pour longtemps la porte de l'enfer : dans la cuisine, maculée de sang, gisent les corps atrocement mutilés de sa femme Susan et de sa fille Jennifer. Rongé par la culpabilité, Bird démissionne de la police et part sur les traces du monstrueux assassin.

De New York à La Nouvelle-Orléans, il suit celui qu'on appelle le Voyageur, fin stratège et amateur de poésie macabre qui sème derrière lui des cadavres, comme autant d'appâts. La traque mène alors les deux hommes dans les bayous de Louisiane, qui digèrent lentement les victimes écorchées du Voyageur...

Mon avis :

John Connoly aurait pu créer un personnage lisse, bon jusqu’à la moelle, ou bien quelqu’un de ravagé. Il a fait de Charlie Parker un détective humain. Dans ce roman, Charlie Parker vient de s’engueuler avec sa femme. Avant d’aller plus loin, il préfère sortir aller boire un coup, ou plutôt plusieurs coups. Quand il rentre, complètement saoul, il découvre sa femme et sa fille massacrées. Une voyante lui indique que le tueur serait le Voyageur.

Ce premier roman est incroyablement fort, par son thème, mais aussi par ses enquêtes. Charlie Parker va être rongé par le remord, regrettant de s’être emporté, regrettant sa vie d’avant, et plongeant dans un monde d’une noirceur absolue. Il va arpenter la Virginie, puis la Louisiane, pour découvrir l’envers du décor, des personnages tous plus bizarres et glauques les uns que les autres. Indéniablement, ce roman tire son attraction de la psychologie réaliste des personnages, qui sont à la fois attachants et plein d’humour.

Son style ne nous épargne rien, les scènes sont incroyablement visuelles, les descriptions d’une violence crue et réaliste. Si l’on ajoute une intrigue foisonnante qui semble partir dans tous les sens mais qui nous mène vers une conclusion impressionnante, si l’on ajoute des scènes d’une beauté impressionnante et en particulier celle de l’enterrement ou bien les courses poursuites dans les bayous, ce roman en forme de thriller inaugure une série de thrillers matinée de roman noir que j’aurais grand plaisir à suivre. A suivre donc …

Allez voir les avis des amis Claude et Hannibal !

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28 août 2013 3 28 /08 /août /2013 17:17
Le chouchou de l’été 2013

Vous en avez l’habitude maintenant, et peut-être même attendez vous impatiemment ce rendez vous, qui est l’élection du chouchou du mois. En cet été, même s’il y a eu quelques déceptions, je préfère séparer mes lectures entre les auteurs que je connais et que j’adore et ce que j’appellerai mes lectures découvertes.

Dans la catégorie des auteurs que j’adore, j’ai beaucoup aimé les deux romans de Dominique Manotti, à savoir L’évasion (Gallimard Série noire) et Le rêve de Madoff (Allia). J’ai eu du mal à accrocher au dernier roman de Thomas H.Cook, L’étrange destin de Katherine Carr (Seuils Policier), ainsi que le dernier Larry Fondation Criminels ordinaires (Fayard noir), mais en ce qui concerne ce dernier, j’attends un vrai roman qui laisse exploser sa puissance d’évocation. J’aurais bien aimé le dernier roman de Alexis Aubenque Stone Island (Le Toucan), un vrai roman d’aventure, ainsi que le dernier Dennis Lehane, Ils vivent la nuit, même si je le trouve un peu trop lisse et proche d’un scenario de film.

Au niveau des découvertes, j’ai été enchanté par ma première lecture de Hervé Commère J’attraperai ta mort (Pocket) au scenario implacable, enchanté par la découverte de Dan Fante avec Rien dans les poches (13ème note) dans le cadre de la rubrique Oldies, enchanté encore par le roman de Damien Ruzé Fin d’Amérique (Krakoen) très prometteur et qu’il faut suivre, emporté par le talent de Erin Kelly et son Arbre au poison (Livre de poche).

Au niveau des bonnes surprises, Lames de fond de Chris Costantini (Editions Glyphe) m’a plu pour son personnage de détective privé, Les justes de Michael Wallace (MA éditions) pour sa peinture du monde des Mormons, Un corbeau au 36 de Aurélie Benattar (Les nouveaux auteurs) pour m’avoir rendu paranoïaque, Spartakusbund de Marc André Poisson (Editions Papier Plume) pour avoir écrit un roman d’espionnage comme on en fait rarement, Adieu de Jacques Expert (Livre de poche) pour son rebondissement final et son portrait de flic qui plonge dans la folie, et Blue Jay Way de Fabrice Colin (Livre de poche) pour m’avoir rappelé l’univers de Brett Easton Ellis.

Au niveau des découvertes peu convaincantes, on citera Noir linceul de Mikhaïl W.Ramseier (Coups de tête) pour ses positions extrémistes et douteuses, Femmes sur la plage de Tove Alsterdal (Actes sud) pour le scenario faible et la naïveté de l’héroïne, et Zalbac Brothers de Karel de la Renaudière (Albin Michel) pour faire passer un trader pour un honnête homme.

La palme de chouchou de cet été revient donc logiquement et haut la main au formidable roman de Gilles Vincent qu’est Djebel, un polar coup de poing magnifique, avec des personnages forts et un sujet fort et fort bien traité. Rendez vous le mois prochain pour le prochain trophée et n’oubliez pas le principal : lisez !

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27 août 2013 2 27 /08 /août /2013 17:58
L’info du mardi : des idées de lecture pour tous

Comme je n’ai pas le temps de lire tous les livres qui sortent, voici quelques idées de lecture que l’on m’a fait passer et que je relaie tout naturellement.

Mourir en août par Jean-Baptiste Ferrero (Numeriklire)

Voici un livre numérique qui mérite un petit coup de projecteur pour 4,99 € :

À Paris au mois d’août, on s’ennuie sérieusement. Le meilleur remède contre l’ennui, c’est LES ennuis. Et les ennuis, Thomas Fiera les attire à un point qui n’est pas raisonnable. Ancien universitaire en rupture de ban qui suite à un drame personnel est devenu enquêteur privé, Fiera promène son spleen et son humour caustique dans le monde des entreprises sur lequel il jette un regard sceptique et blasé. Recruté par le PDG de la société MC4 pour traquer un corbeau, un sale petit délateur sournois qui le met en cause auprès des médias, Fiera, flanqué d’une équipe d’aventuriers aussi improbables que dangereux, se retrouve embarqué dans un merdier infernal où il doit se farcir de faux druides, de vrais fachos et d’authentiques tarés en tous genres. Lui et ses quatre amis provoquent une forte augmentation de l’activité des pompes funèbres qui ne doit pas grand-chose à la canicule. Y’a pas à dire : Paris au mois d’août, c’est mortel !

Plus de détails ici : Lien

L’info du mardi : des idées de lecture pour tous

Au-delà de l'illusion de Denis Grienenberger (Thot éditions) :

La vie de Marc bascule le jour où il découvre dans une librairie strasbourgeoise un petit livre d’apparence fort anodine. Brusquement, il acquiert l’une des plus incroyables facultés dont un homme puisse rêver. Mais il n’est pas seul… Marc est un homme sans histoire jusqu’au jour où il fait une découverte inouïe : un petit livre lui procure les facultés d’un passe-muraille. C’est extraordinaire et ce pouvoir va changer le cours de son existence.

Malheureusement, nous ne sommes pas dans la nouvelle de Marcel Aymé ! D’abord, cette capacité a certaines limites. Mais il y a pire ! Il la partage avec un tueur en série, impitoyable et insaisissable, mieux connu dans la presse sous le nom « la Mâchoire ». Leurs chemins vont se croiser et la frontière qui sépare l’illusion du réel lui semblera bien plus ténue qu’il ne l’avait imaginé… Très vite, le monde de la pègre et des services secrets se lance à la poursuite des deux passe-murailles pour s’approprier leurs facultés.

Accompagné d’Emmanuelle, avec qui il partagera son savoir et ses nombreuses expériences de téléportation, Marc devra affronter une traque implacable.

Plus de détails ici : Lien

L’info du mardi : des idées de lecture pour tous

La brume dans la maison de Renaud Ehrengardt (House made of dawn) :

Voici un roman édité en numérique d’une toute nouvelle maison d’édition à 2,68€ :

"Un matin vous partez au travail et vous vous voyez dans le métro, sur le quai d'en face. C'est peu agréable.

Vous arrivez à votre cabinet d'avocat et vous vous apercevez qu'il n'a jamais existé. Vous transpirez.

Et à ce moment la, vous voyez la trace de la bague à votre annulaire. Si vous aviez été marié un jour, cela ne vous aurait pas choqué, ma foi.

Alors vous vous dites qu'il est grand temps de consulter ou de trouver une solution à tout ça.

Mais en attendant, vous faites des cauchemars toutes les nuits."

Plus de détails ici : Lien

L’info du mardi : des idées de lecture pour tous

Pas plus qu’à fond de Frédéric Boy :

Vincent Torelli est un policier et motard hors normes. 2/3 du bouquin sont consacrés à la moto, 1/3 à l’enquête policière, 1/3 à l’érotisme et un dernier 1/3 à des délires en barre. Vous allez me dire, ça fait 5/3 tout ça. Ben oui, mais avec Vincent Torelli rien n’est jamais fait à moitié…

Ce roman est disponible ici à 3,08€ : Lien

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25 août 2013 7 25 /08 /août /2013 17:47
Blue Jay Way de Fabrice Colin (Livre de poche)

Quand ce roman est sorti en grand format, on en a beaucoup parlé et son auteur a eu l’occasion de passer à la Grande Librairie. Ce n’est pas rien, et cela prouve que ce roman à mi chemin entre polar et chronique contemporaine est de grande qualité.

Julien a la double nationalité américaine par son père et française par sa mère. Il est étudiant et grand admirateur de l’auteure de thrillers Carolyn Gerritsen. Depuis le 11 septembre 2001, et la mort de son père dans le vol qui s’est écrasé sur le Pentagone, Julien a perdu ses repères. Il rencontre Carolyn lors d’une signature dans une librairie, et lui propose d’écrire un essai sur ses romans, ou bien une biographie. Carolyn, intriguée par ce jeune homme va rester en contact avec lui, lui envoyant ses romans en avant première ou bien en lui envoyant des lettres.

Après trois années, Carolyn va proposer à Julien de s’occuper en tant que précepteur de son fils Ryan, qu’elle a eu avec son premier mari Larry, un riche producteur de téléréalité. Il accepte et débarque à Los Angeles dans une gigantesque villa appelée Blue Jay Way, du titre de la chanson des Beatles. Il va y découvrir un monde totalement en décalage par rapport au monde réel, entre luxe et débauche, ennui et démesure, entre drogue, sexe et rock n’roll.

Ce roman est bien particulier au sens où on ne sait jamais si on oscille dans le présent ou dans le passé, dans le réel ou dans un rêve. A travers le regard désenchanté de Julien, Fabrice Colin fournit un portrait au-delà de toute imagination d’un monde de stars et de célébrités où tout se vend, tout s’achète et où l’ennui est la maitre mot qui dirige la vie de ces jeunes gens. Ryan et ses amis passent leur temps au bord de la piscine ou dans leur chambre à boire de l’alcool, ou se gaver de drogues aussi diverses que puissantes. Comme Julien est un témoin extérieur, cela donne des scènes délirantes, entre description chic et choc et hallucination colorée.

Et la tension est permanente entre les faux moments calmes, quand va advenir un des habitants de Blue Jay Way, et les étranges SMS à sens caché que Julien reçoit d’un expéditeur inconnu. A cette tension sous jacente, on peut y ajouter des chapitres d’un livre, qui viennent s’intercaler dans l’histoire (d’ailleurs, eux seuls ont droit à un titre de chapitre), qui décrivent la jeunesse de deux jeunes garçons, avant de sombrer dans un scenario qui met très mal à l’aise.

Et si parfois l’ensemble peut paraitre un peu longuet, c’est bien un thriller sous haute tension auquel on a droit ici, mais qui se sera bien caché sous des atours de roman contemporain. Ceux qui auront lu et adoré Brett Easton Ellis trouveront dans ce roman une pale copie du génie américain, surtout de ses premiers romans, les autres se laisseront bercer par ce ton nouveau et ce stress permanent, certes encombré de cadavres, mais qui aboutit à un dénouement inédit et bien trouvé.

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23 août 2013 5 23 /08 /août /2013 17:21
Spartakusbund de Marc André Poisson (Editions Papier Plume)

Voici un billet qui s’adresse à des lecteurs nord-américains, qu’ils soient québécois ou canadiens, puisque ce roman est édité là bas et pas (encore) distribué en France. Il a toutes les formes du thriller d’espionnage et mérite que l’on se penche dessus.

Claude Sanche est informaticien, et vient d’accepter un nouveau poste à Montréal. Il vient juste de quitter son appartement à Vieux Québec et part au travail, en passant par le tunnel Louis Hippolyte Lafontaine. Deux Poids Lourds le dépassent alors ; et il lui semble bien que les deux conducteurs se sont salués. Vers le bout du tunnel, ils s’arrêtent, bloquant la circulation, descendent et sortent des mitraillettes pour arroser les gens qui vont au travail. Claude se couche miraculeusement sous son volant et sort indemne de la gigantesque explosion déclenchée par les terroristes.

S’il a vaguement vu qu’ils étaient blonds aux yeux bleus, il ne peut pas donner plus de détails aux policiers et agents secrets qui l’interrogent. Tout juste garde-t-il en tête cet étrange salut que les deux conducteurs se sont échangés avant de déclencher l’apocalypse. Il décide de mener l’enquête.

En parallèle, Jean Gabié, garde cote, intercepte un étrange message en Allemand en se rapprochant de l’ile de Rowley, au large de l’Arctique, une ile désaffectée qui comporte d’anciennes antennes de radio. Il décide d’y aller voir et des coups de feu éclatent. Son chef ne veut pas l’autoriser à aller enquêter alors il prend des vacances pour s’assurer de ce qui se passe et, avec Claude Sanche er Richard Siroix policier fédéral de son état, ils vont faire une équipe explosive.

Voilà une lecture bien rafraichissante, qui nous ramènent quelques années en arrière, du temps des romans d’espionnage de la guerre froide. Prenez un héros, innocent, n’ayant aucun rapport avec le pouvoir, et mettez-le dans une situation inextricable. Ajoutez lui un partenaire un peu plus féru, pour faire avancer l’intrigue, mélangez avec des rebondissements toutes les 5 pages, rédigez ça avec un style qui fuse, clair et efficace et vous aurez un très bon thriller.

La recette parait simple, mais en réalité, c’est très difficile à réaliser. Et je dois dire que celui-ci est une réussite. On s’attache tout de suite à Claude, et on suit ses aventures avec beaucoup de vitesse tant c’est écrit simplement. L’auteur n’en fait pas des tonnes, nous concocte des dialogues courts, des descriptions efficaces. Le tout se tient formidablement bien, se lit à grande vitesse pour notre plus grand plaisir. Je regrette juste que les présentations des personnages soient un peu longues et pas forcément utiles dans le déroulement du scenario.

On y trouve bien quelques maladresses, surtout dans le style, avant d’être enchanté par quelques mots québécois si évocateurs pour nous Français de métropole. Si vous êtes fan de polar d’action, d’espionnage et de suspense, alors ce roman est clairement pour vous. Il ne reste plus qu’à espérer qu’il soit distribué en France … A suivre …

Un grand merci à son auteur pour sa gentillesse et la découverte de son roman très divertissant.

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