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22 mai 2013 3 22 /05 /mai /2013 18:05
22/11/63 de Stephen King (Albin Michel)

Cela fait vingt deux ans que je n’ai pas ouvert un roman de Stephen King, depuis La part des ténèbres et Le pistolero sortis en 1991. Peut-être est-ce parce que j’ai considéré à l’époque que ce n’était plus de mon âge ? Cela n’enlève rien à l’œuvre du Maitre du suspense et de l’horreur, ni aux souvenirs que je garde de ces lectures fantastiques dont les plus marquantes sont (de ce dont je me rappelle) Shining, Simetierre, Le gout de vivre ou La peau sur les os. Avec les avis unanimes sur son dernier roman, je ne pouvais que m’essayer à sa lecture, et en même temps me remémorer les formidables moments de suspense et d’angoisse que j’ai vécus grâce à cet auteur.

2001, Maine. Jake Epping est un professeur d’Anglais qui vit seul depuis que sa femme l’a laissé tomber. Plutôt solitaire, il se contente de sa vie faite d’habitudes et de routines comme celles d’aller manger ses hamburgers chez Al Templeton, qui sont si peu chers que tous pensent qu’il s’agit de viande de chat. Un soir, Al lui montre, à l’arrière de sa caravane une brèche qui lui permet de remonter dans le temps en 1958 ; c’est là bas qu’il achète sa viande pur bœuf.

Jake va s’essayer à voyager dans le temps. La première fois est un aller-retour dans la ville de Lisbon Falls. Quand il revient, deux minutes se sont écoulées en 2011. A chaque voyage, il s’écoulera deux minutes et les modifications que Jake apportera au passé, avec leurs conséquences dans le futur seront remises à zéro à chacun de ses voyages dans le passé. Al, qui est atteint du cancer, demande à Jake de tuer Lee Harvey Oswald avant qu’il n’assassine John Fitzgerald Kennedy. Mais Jake veut d’abord sauver la famille d’Harry Dunning qui a été massacrée par son père. C’est le début d’une épopée qui va montrer à Jake que le temps est récalcitrant aux changements qui peuvent influer sur le passé.

Et ces quelques lignes ne font qu’effleurer à peine les cent premières pages. Et je ne sais comment vous dire le plaisir que j’ai eu à dévorer ces 930 pages, la joie de retrouver cette écriture limpide, évidente, hypnotique de Stephen King, cette magie de se retrouver plongé dans un autre monde qui est pourtant le notre, mais quelques dizaines d’années auparavant.

Vous allez trouver plein d’avis sur Internet qui vous diront que ce roman est génial, que c’est le meilleur du Maitre … eh bien, bien que je ne les ai pas tous lus, je pense qu’effectivement, ce doit être son meilleur, tant on sent qu’il a mis son âme dans le personnage de Jake, tant il a mis ses tripes dans cette histoire, tant il a voulu recréer les Etats Unis des années 60 selon Stephen King.

Et quel feu d’artifice ! Car dès que l’on lit quelques lignes d’un chapitre, on est happé par la force d’évocation de cette période dorée, mais sous-jacente de menaces, cette période d’insouciance pour les Américains moyens. Rarement, j’aurais eu la chance de visiter de l’intérieur la vie d’une petite ville avec autant de détails. Rarement j’aurais été imprégné par les couleurs vives du Texas, et par les odeurs nauséabondes des usines qui tournent à plein régime, relâchant leurs fumées noires dans un ciel bleu et limpide. Les descriptions des gens ordinaires d’une petite ville américaine sont exemplaires et tellement imprégnées de vérité, les spectacles de fin d’année scolaires, les fêtes de Noel, les galas de bienfaisance, les matches de football universitaire, tout est fait pour que l’on soit plongé dans cette époque du début des années 60.

Ce roman ne va rien apporter au mystère de l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy, même si le sujet central, l’obsession du personnage principal est d’empêcher Lee Harvey Oswald de commettre son meurtre, mais il vous emportera par sa force d’évocation, il vous plongera dans le personnage de Jake Epping, un personnage bon mais qui est obligé de vivre avec un passé inexistant et trouble. Et puis, au détour d’une phrase, d’une description d’un paragraphe, Stephen King le grand va vous surprendre, faire monter la tension juste par quelques mots. C’est incroyablement bien fait, cette façon de dérouler son histoire pour s’amuser à nous planter un coup de poignard dans le dos.

Il y a tout dans ce roman : De l’aventure, de l’amitié, de l’amour, du suspense, bref tous les ingrédients pour passionner le plus difficile des lecteurs. Cela m’a rappelé les romans où l’on se passionne pour un héros qui se bat contre des éléments plus forts que lui, et ici nous avons droit à la lutte d’un homme contre le temps. Stephen King se permet même de comparer 1958 à 2011, en disant que finalement, aucune des deux époques n’est meilleure que l’autre, il ne tient qu’à chacun d’entre nous de faire le bien.

Il s’est passé quelque chose d’extraordinaire pendant que je lisais ce livre : je l’ouvrais pour lire un peu, j’étais emporté par cette aventure jusqu’à ce que je lève les yeux de ces pages ensorcelantes, et je m’apercevais que je venais de passer une heure en 1958. Magique ! cela m’est rarement arrivé, cette sensation d’être à ce point immergé, envouté par une intrigue, effrayé par une menace étrange que l’on a du mal à nommer.

Avec ce que je viens de résumer, nul doute que vous allez vous jeter sur ce roman, en courant comme un dératé chez votre libraire. Vous ne serez pas déçu par ce roman intemporel, par cette aventure temporelle, où Stephen King donne tellement et où le lecteur ressent l’homme derrière l’écrivain. La question à laquelle je ne répondrai pas est : Stephen King a-t-il écrit là son meilleur roman ? A vous de juger. En tous cas, nul doute qu’il fera partie de vos bagages de vacances cet été !

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19 mai 2013 7 19 /05 /mai /2013 17:26
Le cercle des tueurs de Annie Ramos (Citron bleu)

Vous connaissez mon appétit pour les premiers romans. Alors en voici un qui a pour qualité un sujet bigrement intéressant allié à une aisance stylistique pour mener à bien une intrigue qui vous surprendra jusqu’à la dernière ligne. A croire d’ailleurs que l’auteur avait en tête à la fois son sujet et la fin du roman. En voici donc le sujet.

Belfort de nos jours. Ils sont cinq, cinq adolescents qui ont créé le cercle des tueurs. Tout avait commencé comme une discussion autour de leur passion, les films d’horreur et les romans d’épouvante. Puis ils avaient édicté des règles jusqu’à mettre leur projet à exécution. Ils ont donc choisi cinq œuvres de suspense et cinq futures victimes, choisies parmi des gens qui n’ont aucun rapport avec eux mais qui sont passés au travers des mailles de la justice. Chaque meurtre comportera un indice rappelant un film ou un livre de suspense. Ils sont cinq, William le chef, entouré de Thomas, Nathan, Fabrice, et Sylvain.

La police, en la personne du capitaine Francis Pouchard, épaulé de la jeune Paula Martinez se retrouve rapidement face à trois personnes poignardées, un professeur, un homme sans histoire et un étudiant. L’enquête va s’avérer difficile pour résoudre ces meurtres perpétrés sans aucune logique.

Annie Ramos a construit son roman de façon originale : les premiers chapitres sont consacrés au cercle des tueurs ce qui fait que l’on ne cherchera pas le nom des coupables. En fait, le livre alterne entre les tueurs et le commissaire Pouchard, même si le déroulement de l’intrigue fait la part belle à William et ses quatre comparses. Ils vont donc réaliser leur projet, puis se retrouver pour discuter de leurs exploits.

J’ai trouvé que le rythme était tendu, l’écriture très descriptive et agréable. Bref, vous l’aurez compris, c’est un livre très plaisant à lire, et ce d’autant plus qu’Annie Ramos est aussi à l’aise dans ses descriptions de la ville de Belfort que dans ses dialogues. Elle pointe aussi le danger des images violentes assénées aux jeunes influençables, que ce soient des films ou des livres. Ces cinq jeunes, pleins d’insouciance mais aussi ayant renié toute notion de bien et de mal, passent leur vie comme on joue à un jeu vidéo, sans se soucier le moins du monde des conséquences.

Pour un premier roman, c’est une réussite, même s’il m’a manqué des choses, surtout du coté de la psychologie des personnages. Je trouve que le sujet est très bien trouvé mais c’est par là qu’il pêche un peu. Car comme la motivation du groupe d’adolescents est floue, et en particulier on n’y trouve aucune rébellion, on en vient à généraliser sur tous les adolescents. En fait, il m’a peut-être manqué un personnage auquel j’aurais pu me raccrocher, soit pour éprouver de l’empathie, soit pour le détester.

Alors même si j’ai adoré la fin, si j’ai lu avec avidité la totalité du roman, j’ai ressenti un malaise face à ce manque de psychologie qui aurait pu faire de ce roman un formidable coup d’essai. Reste que ce roman est vraiment prenant, que c’est un premier roman qui laisse augurer d’un avenir brillant pour son auteure. D’ailleurs, elle a plein de projets que vous pouvez découvrir sur son site : http://annie-ramos.e-monsite.com/

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17 mai 2013 5 17 /05 /mai /2013 17:53
Roulette charentaise de Alain Mazère (Le geste noir)

Voici un premier roman que l’on pourrait classer dans les romans régionaux, un roman policier sympathique agréable à lire.

Tout commence par une personne âgée qui succombe d’une crise cardiaque dans une rue de Chassenon. Dans ses poches, se trouvent des liasses de billets, trente mille euros ! Nul doute que la présence du casino, tout proche y est pour quelque chose. La police enquête et soupçonne un trafic de blanchiment d’argent.

Le lendemain, c’est le directeur général du casino que l’on retrouve poignardé. Le commissaire divisionnaire Anne Marie Saint Angeau est chargée de l’enquête et ses soupçons se tournent vers Jerome Balland, un jeune homme de 25 ans, trafiquant de drogue de son état. Il est localisé en Italie, vers Venise.

Des inspecteurs sont envoyés pour pister Balland, mais dans le train qui le ramène vers la France, Balland est lui aussi retrouvé poignardé dans les toilettes. Le problème est que Donald Marchenet, journaliste à Avenir Charente est présent dans le train. L’enquête de Donald et Anne Marie va leur montrer une facette cachée du trafic de drogue.

Si je devais donner une image de ce livre, je dirai que c’est un livre diésel. Il démarre doucement, un peu maladroitement, au sens où l’auteur est pressé de rentrer dans le vif du sujet, nous donne à voir les deux premiers meurtres dans les deux premiers chapitres. Puis, l’enquête démarre, et là, le livre prend son rythme de croisière et devient très agréable à lire.

On s’attache beaucoup aux deux personnages du roman. Il y a Donald, sorte de journaliste touche à tout, qui court partout comme un chien fou. Et puis il y a Anne-Marie, commissaire plutôt froide, qui dirige l’enquête de son bureau, n’hésitant pas à donner ses directives à ses subordonnés, quitte à manipuler Donald justement. Il faut dire qu’elle est affublée de quelques inspecteurs qui n’ont pas inventé l’eau chaude, dont Marsac qui n’est vraiment pas très malin, comique sans le vouloir.

Voilà donc un roman policier qui va dérouler son intrigue tranquillement, nous montrant comment le trafic de drogue s’insère dans la corruption généralisée. Mais le but du roman est avant tout de nous divertir, et je dois dire que je l’ai lu vite et avec plaisir. Voilà donc un bon premier roman en somme, bien sympathique. En tous cas, on peut s’attendre lors du prochain roman à une structure complexe.

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15 mai 2013 3 15 /05 /mai /2013 17:35
La 5e saison de Mons Kallentoft (Seuil)

Voici le cinquième tome du cycle des saisons, après Hiver, Eté, Automne et Printemps. Autant vous dire que j’étais content de retrouver Malin Fors, le personnage principal de cette série, jeune femme fragile qui a la faculté d’entendre les morts.

L’intrigue se déroule évidemment à Linköping, et Malin Fors s’octroie quelques vacances avec Peter, son compagnon. Elle a peu de nouvelles de sa fille Tove, mais essaie d’arrêter de boire. Lorsque l’on retrouve le corps d’une jeune femme horriblement mutilée en pleine forêt, Malin Fors fait le parallèle avec une affaire vieille de sept ans, qui la hante. En effet, Maria Murvall avait été retrouvée violée et mutilée en pleine forêt. Elle a survécu à son martyre mais en est ressortie muette, et depuis elle est internée dans un hôpital psychiatrique.

Alors que Peter la presse pour avoir un enfant, car ils approchent de la quarantaine, Malin va se plonger dans cette affaire, et le fait que d’autres meurtres apparaissent lui démontre qu’elle bien face à un puzzle dont la conclusion va semer le doute dans sa vie, ses croyances et ses illusions sur la société suédoise.

C’est la deuxième fois en peu de temps que je lis un roman qui démontre et dénonce les travers de la société suédoise. Ce pays parait de l’extérieur si beau, si lisse, si parfait que, à l’instar de Henning Mankell, ces auteurs montre ce qui se cache derrière le décor. Et le résultat n’est pas beau, fait de personnes haut placées qui se permettent de transgresser les règles, n’acceptant aucune limite et s’auto-protégeant face aux risques de la justice.

Si ce roman ne brille pas par son suspense, au sens où l’on comprend à la moitié du livre qui assassine ces jeunes femmes, il en ressort une tension palpable. Mons Kallentoft a écrit là un livre dur, violent, et sa plume sèche, acérée nous assène des coups de poignard aussi profonds pour dénoncer la corruption généralisée et surtout une société de plus en plus violente sans raisons. Malin Fors est le témoin d’un pays où des gamins se font planter dans la rue, où des gens sont assassinés pour de la monnaie, où des professeurs sont agressés sans raison. Certes cela n’est pas nouveau, mais le propos porte remarquablement bien.

Et malgré cela, même si j’ai été véritablement choqué par ce livre, par certains passages très durs et malgré tout sans scènes sanguinolentes, j’ai été moins convaincu quand Mons Kalletoft réduit la course poursuite de Malin Fors à une lutte entre le bien et le mal. Certes cela ne fait que quelques courts passages dans ce roman de 450 pages, mais cela m’empêche de mettre un coup de cœur.

Car j’aurais lu avec avidité ce livre, il m’aura par moment laissé abasourdi par des scènes ou des propos et, la dernière page tournée, je ne souhaite qu’une seule chose : retrouver Malin Fors pour une prochaine enquête … enfin j’espère. Car il est indiqué sur la quatrième de couverture, que c’est la dernière enquête de Malin Fors. Ah zut ! je viens de vous dévoiler que Malin Fors ne meurt pas à la fin. Il ne vous reste plus qu’à lire le reste du livre pour savoir ce qui va lui arriver. Car elle n’en sortira pas indemne.

Les 4 saisons de Mons Kallentoft sont disponibles chez PointsLes 4 saisons de Mons Kallentoft sont disponibles chez Points
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12 mai 2013 7 12 /05 /mai /2013 17:54
Envoûtée de Megan Abbott (Editions du Masque)

Quelle joie de lire le dernier roman en date de Megan Abbott, qui est en fait sorti en 2009 aux Etats Unis. Megan Abbott est en train de construire une œuvre noire de très haute qualité, et celui-ci ne dépareille pas par rapport à ses précédents romans.

Nous sommes en 1930. Le docteur Everett Seeley a trouvé un poste au Mexique, en plein marasme économique. Il va donc partir travailler là-bas, en espérant se défaire de son addiction à la morphine et laisser derrière lui sa femme Marion, qui logera dans un petit appartement de Phoenix, et travaillera comme secrétaire dans une clinique.

Rapidement, elle sympathise avec Ginny et Louise, une infirmière. La solitude lui pesant, elle va rapidement passer de folles soirées avec les deux amies, qui ne semblent pas avoir de soucis d’argent tant leurs invités leur apportent des présents qu’elles monnayent en les revendant à la boutique du coin.

Marion, qui est une jeune femme pure et innocente, va petit à petit découvrir un monde de la nuit qu’elle ne soupçonnait pas, tester de nombreuses drogues et les troubles de l’alcool, mais aussi s’encanailler avec Joe Lanigan, un homme très séduisant, mi homme politique mi truand, dont elle va tomber amoureuse.

Megan Abbott va s’emparer de l’affaire de la tueuse à la malle, où deux malles ont été trouvées à la gare de Los Angeles avec des corps humains à l’intérieur, pour bâtir un roman noir exemplaire, d’une finesse et d’une subtilité rares. Ceux qui ont aimé ses précédents romans vont adorer celui-ci qui se situe entre Adieu Gloria et la fin de l’innocence, soit mes deux romans préférés de cette auteure.

Avec de petites touches, Megan Abbott nous plonge dans cette époque des années folles qui finissent mal, et nous brosse le portrait d’une jeune femme qui va en quelques mois changer du tout au tout, comme si son mari l’avait empêcher de vivre auparavant. C’est une femme libre, mais surtout sans limites et on sait que dans ces cas là, cela se termine mal. Mais c’est aussi le portrait d’une femme forte, parfois plus forte que les hommes, ce qui est une constance chez Megan Abbott, qui semble prendre une intrigue typée masculine pour l’inverser et l’adapter aux femmes.

C’est donc un fabuleux portrait psychologique que j’ai pris énormément de plaisir à lire. Et si le rythme est lent, la fin s’avale à une vitesse incroyable avec un changement de rythme qui, personnellement m’a fait regretter que le roman n’ait pas quelques dizaines de pages de plus. Et puis, je peux vous garantir que la fin est formidable et que vous ne la devinerez pas, une fin bien cynique et amorale. Ce suspense psychologique est encore une belle réussite de la part de cette auteure qui écrit des polars noirs et intemporels.


L'avis de l'ami Claude est ici

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8 mai 2013 3 08 /05 /mai /2013 17:32
Ce qu’il faut expier de Olle Lönnaeus (Livre de Poche)

Voici une lecture dans le cadre de ma participation pour le meilleur polar 2013 de Livre de Poche. Et à nouveau, voici une bien belle découverte, qui m’a réservé une surprise quant à son classement dans la catégorie Thriller. Mais je vous en reparle juste après vous avoir fait un résumé des premières pages :

Konrad avait 7 ans quand il a été adopté par Herman et Signe. L’accueil a été mitigé, surtout de la part de Klas, leur fils naturel. A l’age de 17 ans, il a décidé de partir, fuir le quotidien compliqué d’un fils de Polonaise, rejeté par tous, pour parcourir le monde. Il est devenu grand reporter en Allemagne.

Son retour à Tomelilla est du au meurtre de ses parents adoptifs : ils ont été abattus d’une balle dans la tête dans leur maison. Evidemment, Klas et Konrad sont parmi les suspects, puisque leurs parents ont plusieurs millions sur leur compte en banque, qu’ils ont gagné à la loterie. Konrad va donc parcourir sa ville « natale », entre souvenirs et rencontres, sans forcément participer à l’enquête, mais en voyant le vrai visage de cette petite ville de la campagne suédoise.

Comme je vous le disais, je ne comprends pas pourquoi ce roman a été classé dans les thrillers. Car il n'en a aucun des atouts, aucune des caractéristiques, aucun des codes, ce qui ne veut pas dire qu'il n'est pas intéressant, loin de là. Nous suivons Konrad, sorte de personnage apatride, sans passé, sans présent et avec un futur incertain qui revient dans sa petite ville natale à la suite du meurtre de ses parents adoptifs.

Cela donne à l'auteur l'occasion de décrire la vie des petites gens, et le roman, qui au départ semble une peinture bien propre de la société suédoise, se fissure pour laisser place à une image bien terne d'un pays en crise, prise avec ses démons du passé et ses douleurs, ses cicatrices et ses horreurs. Il y a quelque chose de pourri dans la société suédoise, comme aurait dit Robin Cook.

Olle Lonnaeus prend son temps pour dérouler son enquête à travers les yeux d’un homme qui n’est pas directement impliqué (à part qu’il fait partie des suspects), le rythme est lent mais c’est aussi pour mieux montrer les cicatrices qui minent les habitants de Tomelilla, en particulier leur implication dans la seconde guerre mondiale aux cotés des nazis et le racisme ordinaire qui ne se voit que difficilement.

Konrad va donc, de rencontres en souvenirs, se rendre compte que cette ville qu’il a fui est finalement un champ de mines, que tous, des commerçants aux voisins, des professeurs aux membres de sa famille d’adoption font tout pour s’enfermer dans leur cocon, et se retournent vers les étrangers, ceux qui ne sont pas du coin et qu’ils abhorrent parce qu’il faut bien un bouc émissaire pour supporter un quotidien pesant.

Si le sujet est classique, on pourrait penser que ce roman est classique, que cela a déjà été maintes fois lu et rabâché. Mais avec un style qui est empreint de nostalgie et de nonchalance, il s’avère un beau portrait d’un témoin de la société suédoise, où tout se veut bien propre vis-à-vis de l’extérieur, mais qui en réalité est bien sombre et dégueulasse quand on frotte le vernis en surface.

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5 mai 2013 7 05 /05 /mai /2013 17:11

complexe du prismeSon premier roman s’appelait Vengeance sans visage. Et je le classais dans les romans policiers régionaux. Avec Le complexe de prisme, on garde la même région de Besançon, on sort de l’échiquier le commissaire Desvigne, et on y place le commissaire Bracq, Marianne Bracq. D’ailleurs, à propos de ce roman, je ne suis plus sur de vouloir le classer dans la catégorie Roman Policier. Mais j’y reviens.

Besançon, le 15 juin. Une silhouette se promène dans Besançon. Elle connait les lieux, les recoins de la ville. Arrivée à la Porte Noire, qui n’a jamais si bien porté son nom, une clocharde l’interpelle, pour un peu de monnaie. Elle l’entraine alors dans un endroit un peu plus calme, et avec un stylet acéré comme un cutter, transperce le cœur de la pauvre hère. Puis, elle lui ouvre l’abdomen, pour découper les veines et artères qui retiennent le cœur. La silhouette dépose à coté de la grille son trophée, le cœur de la clocharde.

Marianne Bracq était commissaire à Bergerac. Elle a décidé d’accepter cette promotion à Besançon. Ses premiers contacts se passent bien avec son équipe, contrairement au procureur. Elle se lance dans son travail, sachant que dans une semaine, ses deux filles la rejoindront, deux filles qu’elle a eu avec deux hommes différents. A peine posés ses bagages, la voilà lancée dans cette enquête, où un prisme retrouvé près du corps lui rappelle celui qu’elle a chez elle dans un carton. Et à la suite du deuxième meurtre, elle doit bien se rendre à l’évidence qu’elle est malgré elle bien plus impliquée qu’elle ne le voudrait.

Je vais vous dire une chose : ce roman justifie à mes yeux mon envie de lire des premiers romans. Le premier roman de Fabrice Pichon était un roman policier qui démontrait un talent pour brosser des portraits vivants de personnages et une grande qualité dans la façon de mener une intrigue. Et pour celui-ci, Fabrice Pichon n’a pas grimpé une marche, il en a sauté trois ou quatre tant il fait preuve de maitrise et s’amuse avec les nerfs de son lecteur.

On peut séparer ce roman en deux parties : la première est une enquête policière que je qualifierai de classique, avec ces petits plus qui font que l’on n’a pas envie de lacher le roman. Le personnage de Bracq, flic direct, pressée le jour, déçue en amour, et mère de deux enfants le soir, ses enfants qui lui manquent terriblement. En alternance, des chapitres sont consacrés à l’assassin qui est décrit comme La silhouette. Quelle belle trouvaille, tant je me suis demandé si c’était un homme ou une femme. Et je peux vous dire que ça m’a agacé (dans le bon sens du terme) ! Et puis, on se demande comment les flics vont résoudre ces meurtres qui sont commis sur des personnes pris au hasard dans la rue, sans aucune piste, sans aucun mobile.

Et puis on arrive au chapitre 14, pierre angulaire de ce roman, situé en plein milieu, sorte de transition entre roman policier et thriller. Le parallèle entre Bracq et l’assassin est remarquable d’inventivité, la scène éloquente, les sensations extraordinaires à la lecture. A partir de ce moment là, on connait le nom de l’assassin, et on plonge dans un roman à suspense qui fait doucement monter la tension … jusqu’à la dernière page. Car la fin est tout simplement géniale. Elle est tout d’abord totalement logique par rapport au destin des personnages, et suffisamment ouverte et indécise pour qu’elle laisse une impression de délice.

Fabrice Pichon a parfaitement passé son examen du deuxième roman. Son style a gagné en efficacité, les dialogues en sobriété. Il confirme que l’on peut attendre de lui de formidables romans policiers à suspense. Et en refermant son roman, j’ai eu l’impression qu’il pouvait encore plus nous surprendre, nous éblouir. Pour reprendre une expression d’une amie blogueuse, « on sent bien qu’il en a encore sous le pied ». Alors, monsieur Pichon, je suis prêt à attendre le temps qu’il faudra … Celui-ci m’a emballé, vivement le prochain.

 

L’avis de Marine : http://lespolarsdemarine.over-blog.fr/article-le-complexe-du-prisme-fabrice-pichon-116265495.html

L’avis de Jacques : http://unpolar.hautetfort.com/archive/2013/03/03/le-complexe-du-prisme-de-fabrice-pichon.html

Et enfin, allez lire le message de l’auteur sur livresque du noir : http://www.livresque-du-noir.fr/2013/03/le-complexe-du-prisme-par-fabrice-pichon/

 

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3 mai 2013 5 03 /05 /mai /2013 18:01
Unter Blechkoller de Michael Mention (Fantascope)

Voilà le petit dernier de Michael Mention, après le superbe Sale temps pour le pays sorti l’année dernière chez Rivages noir. En fait, chaque roman est différent, et ici on flirte entre huis clos et fantastique. Une sacrée expérience.

Quatrième de couverture :

Juillet 1944 : après avoir dominé les Forces Alliées, la Kriegsmarine perd l’avantage et la ferveur des débuts cède la place aux désillusions.

Cette amertume n’épargne pas l'équipage du U-2402, malgré l’autorité du capitaine Kholn. Repéré en surface, le U-Boot plonge en catastrophe et percute une barrière rocheuse. L’impact provoque une brèche, par laquelle l’eau s’engouffre et happe de nombreux hommes. Entre noyade et asphyxie, l’hécatombe se poursuit autant que la chute du sous-marin jusqu'à sa brutale stabilisation.

Verrouillées à temps, les portes protègent les survivants de la fureur aquatique. Immergés jusqu'au torse, ils se heurtent au froid et au manque grandissant d’oxygène avant de se retrouver confrontés à une autre menace, bien plus barbare. Entre détresse et instinct de survie, tous devront s’organiser en ce sous-marin devenu cage.

Mon avis :

Blechkoller : psychose des équipages de sous-marins provoquée par de longues périodes d'enfermement dans un environnement confiné.

A chaque roman, Michael Mention essaie quelque chose de différent, qu’il s’agisse de Une maison crée en 1959 qui est une réflexion sur la création, que ce soit La voix secrète qui revisite les derniers jours de Lacenaire, que ce soit Sale temps pour le pays qui est un roman policier. Ici Michael Mention s’essaie à l’huis-clos.

Et quoi de mieux, pour un huis-clos que d’enfermer des personnages dans un sous marin. Douze hommes ont donc huit heures à vivre, douze survivants mais pour pas longtemps. Ce roman va osciller entre stress et fantastique, faire monter la pression (hi hi) par des entêtes de chapitres qui font le décompte des minutes. Et la tension va monter chez le lecteur, par les dialogues et par l’irruption d’une créature (réelle ou imaginaire) qui va cohabiter avec ces marins désemparés. Enfin, cohabiter n’est peut-être pas la bonne expression.

Avec des dialogues fort bien faits, des situations de panique qui vont crescendo au fur et à mesure des chapitres, avec cette eau gelée qui monte sans cesse, Michael Mention étouffe son lecteur dans un roman de 158 pages, qui nous fait presque regretter sa faible longueur. Mais, d’un autre coté, on a l’impression de lire un roman en temps réel, et cela participe aussi du stress qui ressort de ces pages. Bref, un exercice de style fort réussi.

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24 avril 2013 3 24 /04 /avril /2013 18:15

Rosa MortalisBlack Novel vient de migrer sur la nouvelle plateforme Overblog. Si vous voulez être tenus au courant des publications, vous devez vous réinscrire à la newsletter. Voilà, maintenant que j'ai passé ce petit message personnel, passons à la lecture du jour.

Après deux lectures décevantes, il me fallait choisir un roman distrayant, qui me permettrait de me relancer dans l’envie de lire sans se prendre la tête. Je ne sais pourquoi, le nom de Elisa Vix me faisait de l’œil. De Elisa Vix, j’avais le choix entre deux de ses romans, qui trônaient dans une de mes bibliothèques : La nuit de l’accident ou Rosa Mortalis. Le premier avait été choisi dans la sélection Polar SNCF, le deuxième est une enquête d’un personnage récurrent. Et c’est la couverture en noir et blanc d’une rose qui m’a fait choisir Rosa Mortalis.

Soissons, de nos jours. Le lieutenant Thierry Sauvage n’est pas le genre tête brulée, à courir après les meurtriers. Il s’occupe de la réception des plaintes, remplissant les mains courantes et se complait dans un travail de bureau monotone mais qui ne lui occasionne aucun stress. Car son stress est plutôt à chercher dans sa vie privée où sa première femme Maryse va lui laisser la garde de son premier enfant Victor, et où sa deuxième compagne Valérie vient d’avoir des jumelles sans son accord.

Malheureusement pour lui, le capitaine Lamotte, collègue de Sauvage vient d’avoir une appendicite aigue, ce qui l’oblige à le remplacer au pied levé. Et cela arrive juste au moment où l’on découvre le corps de la jeune Bernie Sainte-Croix chez elle, étranglée, gisant au milieu de pétales de roses bleues. Les Sainte-Croix sont les dirigeants de la célèbre entreprise Royal Soup, qui fabrique et vend de la soupe lyophilisée. Bernie est la sœur jumelle de Thérèse et sont bien différentes : alors que Bernie est expansive et tient une rubrique sur une radio FM, Thérèse est plus secrète et dirige l’entreprise.

Voilà un roman policier qui, outre son intrigue bien menée et bien touffue, va brasser plusieurs thèmes et plusieurs trames qui font de ce livre une lecture fort agréable. Tout d’abord les personnages dont la psychologie est bien maitrisée au travers des dialogues parfois très succulents, sont un régal. Et en particulier Thierry Sauvage qui est un jeune homme qui veut rester jeune et inconscient, refusant la paternité car il considère que cela lui enlève l’affection de ses compagnes. Et puis il y a Joanna, marquée par le viol de sa mère, dont elle est la descendance puisque son père, le violeur, n’a jamais été arrêté.

Il y a aussi le contexte, très politique, puisque Soissons est secouée par des manifestations altermondialistes où des groupuscules se battent contre la société de consommation à outrance en brulant les prospectus sur la place publique. Et Sauvage est d’autant plus impliqué que son ex-femme fait partie de ce groupe. Cela donne aussi droit à quelques remarques acerbes bien trouvées.

L’ensemble donne un roman qui aurait pu partir dans tous les sens mais qui au final est parfaitement maitrisé. Et comme les scènes alternent entre un fil de l’intrigue et l’autre, le lecteur que je suis n’a pas eu le temps de s’ennuyer. Et donc cette lecture a parfaitement rempli son rôle : celui de me distraire. En tous cas, ce fut une belle découverte d’une auteure qui maitrise parfaitement son sujet.

L'avis de Claude est ici

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21 avril 2013 7 21 /04 /avril /2013 17:41

Arrière gout de rouilleJe ne vais pas tourner autour du pot … ce roman est magnifique. Et ça commence par ce titre, un arrière gout de rouille, comme un gout amer dans la bouche dont l’on ne peut pas se débarrasser, comme s’il ne restait dans cette région reculée des Etats Unis que des regrets, l’impression de ne rien pouvoir faire, d’être dépassé par les événements. Un arrière gout de rouille annonce la mort d’un pays, par la mort de ses âmes, le déclin d’une civilisation par la perte de toute illusion.

Et c’est dans un roman choral à six voix que Philipp Meyer nous dessine sa toile noire. Dans la petite ville de Buell, les industries sidérurgiques ont toutes fermées les unes après les autres. Les grands fours ont été dynamités et il ne reste que quelques vestiges qui sont petit à petit rongés par la rouille. Même les forêts alentour n’ont plus leur éclat. Et comme le dit Grace : « Il fallait de l’argent pour partir, il fallait partir pour trouver de l’argent ».

L’intrigue démarre avec deux adolescents d’une vingtaine d’années, Isaac English et Billy Poe, qui veulent partir de Buell, pour trouver une meilleure vie ailleurs. Car à Buell, il n’y a aucun avenir. A peine sortis de la ville, ils se trouvent pris à partie avec quelques personnages peu engageants et l’un d’eux menace Poe avec son couteau. Isaac lui balance alors une boule d’acier qui tue l’assaillant.

Isaac, c’est le gringalet intelligent, celui qui pourrait s’en sortir avec sa tête, décrocher une place dans une université grâce à ses facultés intellectuelles. Poe, c’est le sportif, reconnu comme excellent en football américain, qui pourrait aussi trouver une université avec ses dons sportifs. Cet accident va bouleverser leur vie : Isaac va s’enfuir et Poe rester. Isaac va s’apercevoir que le reste du pays est en train de sombrer et Poe va être arrêté et décider de ne rien dire.

C’est Harris qui va se charger d’arrêter Poe. Il est shérif dans la petite ville de Buell, et c’est le travail qu’il a trouvé pour ne pas quitter cette ville. Son idéal n’est pas de rendre la justice, son secret, c’est qu’il est amoureux de Grace, la mère de Poe. Cette affaire va lui permettre de se rapprocher d’elle, au risque que cela se termine mal. Il est aussi confronté aux réductions de budget, ce qui lui impose de se séparer de plusieurs hommes alors que la délinquance augmente dans une région ravagée par le chômage. Grace aurait pu partir quand elle en avait l’occasion, mais elle a préféré se sacrifier pour son fils, en étant obligée de l’élever seule puisque son mari ne revient que très épisodiquement.

Arriere-gout-de-rouille-folio.jpgIsaac va rendre visite à Lee, sa sœur, la seule qui ait eu le courage de partir faire des études ailleurs. Elle est diplômée de Yale mais a été obligée de revenir s’occuper de leur père, paralysé à la suite d’un accident du travail lors de la fermeture des fours. Et puis, l’habitude aidant, la routine finit par vous prendre dans ses bras impitoyables jusqu’au point de non retour où vous ne pouvez plus quitter votre quotidien.

Vous l’aurez compris, au travers de ces personnages aux psychologies très fouillées et très différentes, Philipp Meyer dont c’est le premier roman prend le temps d’aborder de nombreux thèmes sans jamais prendre parti, mais en ne se gênant pas pour lancer quelques vérités, en particulier sur la prédominance des gains économiques sur les vies humaines. Et pourtant ce livre a été publié en 2009, avant la crise financière de cette même année.

Tout au long de ces 535 pages, ces personnages errent à la recherche d’un idéal, confrontés à leurs problèmes bien sur, mais surtout à la recherche d’un but, d’un espoir. Et la ville, la campagne est de la même couleur morose que leur vie, la couleur est triste comme la rouille qui empoisonne leur vie est les maintient bloqués dans cette région maudite, vouée à mourir. Et jamais, je n’ai ressenti de lassitude, toute phrase a sa justification, les dialogues sont étincelants de justesse et le résultat est noir, éloquent, magnifique.

Tous ces personnages sont des gens courageux, des battants qui ont envie de faire quelque chose. On a l’impression qu’ils sont assommés, dépassés par des forces qui les dépassent. Ils ont l’impression de ne plus avoir leur destin entre leur main, ils sont bloqués dans une région qui ne peut vouloir dire que la mort pour eux. Et ce pays qui prône le rêve américain, est finalement impitoyable envers ses gens pour faire plus d’argent.

C’est un véritable roman d’apocalypse, vu au travers de ses victimes que nous donne à voir Philipp Meyer. Et ce roman n’a jamais été aussi contemporain, aussi impressionnant, car il nous montre ce paysage de l’intérieur, à travers des gens ordinaires. Il est bien facile de passer outre, de se boucher les yeux, et d’allumer la télévision. L’autre alternative est d’ouvrir ce roman, et d’accompagner ses six personnages dans leur vie, et votre vision des gens en sera changée.

Ce roman qui a été publié par Denoel en 2010, a été repris par Folio à la fin de l’année dernière. Il n’y a donc aucune raison de ne pas le lire. C’est un roman noir magnifique.Et merci Richard pour cette lecture, un immense merci !

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