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14 février 2010 7 14 /02 /février /2010 20:44

Tijuana city bluesPour mes lectures, j’aime bien alterner les gros romans avec des livres plus petits. C’est pourquoi je lis la collection Suite Noire (en dehors du fait que la couverture cartonnée me fait craquer). C’est la première raison pour laquelle j’ai acheté ce livre, la deuxième étant la couverture que je trouve très belle.

L’avocat Miguel Ángel Morgado, établi à Mexico, se voit demander par un charpentier, Alfonso Keller Padilla dit Blondie, de résoudre le mystère de la disparition de son père, Timothy Keller, à Tijuana en décembre 1951. Tim, étudiant américain et sympathisant de gauche, s’était réfugié à Mexico pour échapper à la guerre de Corée et fréquentait un milieu d’expatriés, où venaient d’arriver le romancier William S. Burroughs et sa femme. Pour Alfonso, son père s’est laissé entraîner par naïveté en acceptant de convoyer jusqu’à Tijuana, à la demande de Burroughs, un paquet destiné à une connaissance américaine, Alan Brod. À la suite d’une fusillade dans un bar de Tijuana, Tim a disparu. Bref, une livraison d’héroïne qui a mal tourné. Par amitié pour Alfonso, et par curiosité, Morgado va à Tijuana et commence à creuser : à mesure qu’il cherche, les choses se compliquent, quant à savoir qui a trahi qui.

A roman court, article court. Avec leur couverture, avec leur format, avec leur qualité de papier, le plaisir du lecteur qui aime les beaux livres est aussitôt aiguisé. Cette petite maison d’édition a mis tous les atouts de son côté au détriment du prix, qui est somme toute élevé : 12,50 euros pour 87 pages.

Mais parlons de ce roman. Je ne suis pas un connaisseur de littérature sud-américaine, donc je ne vais pas m’étendre sur des comparaisons ou des commentaires ciblés. Par contre, pour moi, cet auteur est une très bonne découverte.

Il est très difficile de faire tenir une histoire en si peu de pages, avec des personnages principaux et secondaires aussi vivants, avec des évocations de la situation du Mexique aussi bien passée (les années cinquante) que contemporaine.

Et la magie de l’ensemble se tient grâce à un style direct, puncheur, qui ne se complait pas dans des descriptions longues et sans intérêt. Tout est fait pour faire dans l’efficace, dans le concret, dans la suggestion.

J’ai particulièrement apprécié le personnage principal, un avocat débonnaire qui est à l’écoute de son prochain, un personnage immédiatement sympathique à l’allure débonnaire qui prend fait et cause pour « les petites gens ». J’ai aussi apprécié les deux anciens, l’un cul-de-jatte et l’autre bibliothécaire, dépositaires de la mémoire, de tout ce que les gens oublient. Vous l’avez compris, j’ai adoré les personnages, surtout au travers de leurs dialogues.

J’ai aussi adoré lire ce livre pour son intrigue, simple, limpide, qui se suit tranquillement. C’est le genre de livre qu’on lit d’une traite, parce qu’il est court et qu’om est impatient d’en découdre. A la fin, on n’est pas surpris, juste un peu déçu parce qu’on aurait bien aimé que cela se termine bien, mais finalement, on s’aperçoit que l’on a un peu trop rêvé, que le monde est comme ça, et on se dit que cela ne pouvait pas se terminer autrement. Un très petit roman finalement.

Vous pouvez lire les avis des collègues blogueurs chez Jean Marc, BMW & MAM, Lire, voir et entendre ou Hannibal.

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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 07:40
Et c'est reparti ! La nouvelle sélection est arrivée pour le printemps.
Après les victoires de L'exil des Anges de Gilles Legardinier dans la catégorie Polar français, et de Petits meurtres entre voisins de Saskia Noort pour le polar européen, voici les 6 livres qu'il va falloir noter :

Pour les polars français :
  • L'Eté tous les chats s'ennuient de Philippe Georget (Jigal)
  • Aux malheurs des dames de Lalie Walker (Parigramme)
  • Kadogos de Christian Roux (Rivages)
Pour les polars européens :
  • Trafic Sordide de Simon Lewis (Actes Sud)
  • Hiver de Mons Kallentoft (Suède) (Serpent à plumes)
  • SweetHearts Club de Jo-Ann Goodwin (Angleterre) Flammarion
Pour être honnête, je me documente pour savoir lesquels je vais lire.
Je vous rappelle que c'est très simple. Vous vous inscrivez sur le site et vous votez. Il y a 6 romans à lire par trimestre ou saison (printemps, été, automne). Chaque gagnant se retrouve dans la sélection finale.
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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 21:13
Pour commencer, Polar SNCF vient de rendre son verdict pour le Grand Prix Polar SNCF 2009. Les gagnants sont :
L'Exil des anges de Gilles Legardinier (Fleuve noir)
Petits meurtres entre voisins de Saskia Noort (Denoël)
Bon, ce n'est pas exactement ceux pour qui j'avais voté.
J'attends avec impatience la sélection du printemps 2010 pour me relancer dans une nouvelle aventure.

Ensuite, une librairie vient d'ouvrir dans ma ville. J'habite à Montgeron. La librairie s'appelle 4 pages plus tard. C'est situé 29 avenue de la République. Le cadre est sympa, et l'accueil très chaleureux. Si vous passez dans le coin, n'hésitez plus. C'est ouvert de 10H00 à 19H00 du mardi au samedi.

Enfin, deux petits liens supplémentaires qui vous aideront dans vos recherches :
Noir Suspense est un blog très intéressant qui parle de noir et de suspense : tout ce qu'il me faut
Toute une histoire est le blog de Liberty Valence qui est de très bon conseil
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7 février 2010 7 07 /02 /février /2010 21:12
Patrouille aubeL'année dernière, je m'étais fait deux Winslow (La griffe du chien et L'Hiver de Frankie Machine), une façon pour moi de ma faire pardonner de l'avoir laissé de côté. Le premier était excellent, le deuxième très bon. Alors, cette année, pas question de passer au travers du dernier en date.

La patrouille de l'aube, c'est un groupe de surfers de la côte pacifique, et un groupe d'amis. Il y a quatre garçons et une fille : Boone Daniells, Hang Twelve, Dave le dieu de l'amour, High Tide, et Sunny Day. Boone est un ancien flic qui a démissionné suite à une affaire de pédophile. Il est détective privé, mais pas par passion, uniquement pour lui permettre de pratiquer sa passion : le surf. Petra Hall débarque dans son bureau. Elle travaille pour une compagnie d’assurance et lui demande de trouver Tammy Roddick qui doit témoigner à un procès dans quelques jours. Cela n’arrange pas Boone, car on annonce la plus grosse vague de ces dernières années. En parallèle, une jeune femme est retrouvée morte dans un motel. Quelqu’un l’a jeté du cinquième étage. Si au début, la police croit que c’est Tammy, Boone sait qu’il s’agit de la meilleure amie de Tammy, Angela Hart. Petit à petit, la simple enquête de routine va montrer à Boone un monde qu’il ne connaissait pas.

La grosse qualité de Winslow, c’est évidemment sa facilité à dérouler une intrigue de façon extrêmement fluide. Donc, on a droit à une histoire très bien maitrisée, qui va vite et d’une grande limpidité. Les personnages sont nombreux (une petite dizaine) et ils sont suffisamment bien croqués pour que l’on suive avec grand intérêt leurs aventures. Le livre est fait de chapitres courts avec de très bons dialogues, teintés d’humour, ce qui donne une sorte de nonchalance, qui illustre bien la vie des surfers.

D’ailleurs, Don Winslow nous fait la visite de la cote pacifique, n’hésitant pas à nous faire l’historique de cette région, comme pour mieux nous imprégner de ce monde. Tout cela est redoutablement bien fait et très agréable. Et cette visite ne nous épargne rien : il commence par ce qui est beau, bleu, c'est-à-dire le paradis des surfers pour nous plonger dans un monde plus noir, plus ignoble qui est d’ailleurs le vrai sujet du livre.

Et malgré toutes ces qualités, il y a quelques choses qui m’ont gêné : tout d’abord, et cela est très personnel, toute l’histoire est conjuguée au présent et je n’aime pas ça. Ensuite, j’ai trouvé qu’il avait laissé certains personnages de côté, et qu’il les ressortait quand il le jugeait bon, et cela m’a parfois donné la sensation qu’il utilisait des pantins, des marionnettes. Et par moments, j’ai ressenti comme un manque d’émotion dans leurs réactions.

Par contre, tout au long de livre, on a l’impression de suivre une vague histoire d’enquête pour une société d’assurance, et je dois dire que toute la fin du bouquin et donc l’intrigue globale est extrêmement bien menée. Le sujet se révèle très noir, nous décrivant un paradis qui ne l'est qu'en surface. Ce dernier Winslow en date se révèle être un très bon livre, très agréable à lire, très au dessus de la moyenne, mais j’en attendais mieux.

Les avis de Jean Marc, Bibliofractale, et Cynic


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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 21:07
les chiensCe roman fait partie d'une série de 12 volumes mettant en scène Varg Veum, un détective privé ayant un passé dans des ervices contre la maltraitance des enfants. Celui-ci est le septième de la série. J'avais lu il y a quelque temps le premier de la série qui s'appelle Un loup dans la bergerie. Si j'avais apprécié la façon dont l'auteur déroulait son intrigue, cela restait un roman classique avec tous les ingrédients d'un polar "américain". Et puis, l'article de Cynic63 m'a donné envie de le lire.
Mons Vassenden est un homme qui ne peut se passer des jeux de pari et miné par les dettes. Il débarque dans le bureau de Varg Veum, et lui propose une mission de garde du corps lors de son voyage à Oslo, où il est censé rembourser sa dette 0 Svein Grorud. L'atmosphère est tendue lors de l'entretien mais tout se passe bien. Varg remarque un homme Axel Hauger, qui semble être un truand ou l'homme qui dirige tout. De même, il assiste à des coups de fil qui semblent indiquer que plusieurs autres personnes doivent de l'argent à Grorud et Hauger. En sortant, Varg reconnait Marete, une jeune femme qu'il a connu presque trente ans plus tôt lors de ses études. Elle, par contre, refuse de le reconnaître. Il cherche à en savoir plus, et apprend que Marete est morte en 89. Et comme Varg est curieux, il va poursuivre son enquête jonchée de quelques cadavres.
Clairement, ce roman n'est pas écrit par un amateur du genre. Staalesen sait y faire pour créer une atmosphère, pour tisser une énigme, et contruire son intrigue petit à petit. Il sait parfaitement manipuler le lecteur, sans que cela ne se voit. Tout s'agence naturellement, et on n'arrive pas à deviner le dernier fil de la toile d'araignée avant les dernières pages. Et c'est d'autant mieux fait que l'auteur repose son livre sur des personnages forts, bien dessinés, très nombreux (plus d'une dizaine) et très intéressants. Mais on n'est pas perdu dans cette "pièce de théatre", les protagonistes sont immédiatement reconnaissables, et replacés intelligemment dans l'intrigue.
La construction du roman est pour beaucoup dans le plaisir de la lecture. Des chapitres courts, des descriptions claires et efficaces des dialogues très bien écrits et réalistes saupoudrés d'humour, m'ont donné envie d'aller vite pour comprendre ce qui se passait. D'ailleurs, un passage de ce livre se passe lors d'un marathon et le livre m'a fait penser à cela : Staalesen a créée un style qui fait penser à un coureur de fond. Varg court, comme nous, tout au long de l'intrigue, accélérant par moments, reprenant son souffle à d'autres, doublant certains concurrents ou les suivant à la trace.
 Enfin, on perçoit très nettement la dénonciation de Staalesen envers les dérives de la société nordique. Par petites touches, on voit poindre les signes d'un modèle de société qui part à la dérive (je vous rappelle que ce roman a été écrit en 93). Il distille quelques petites remarques au travers de l'avis de plusieurs personnages et j'ai bien eu l'impression qu'ils se rendaient compte de l'état de leur société sans pour autant savoir quoi faire, comme des passagers d'un train lancé à grande vitesse sans possibilité de freiner.
Au final, une enquête de très bon niveau, très divertissante pour le lecteur, avec tous les ingrédients qu'il faut (meurtres, chantages, extorsion, sexe, politique, argent, ...), menée de façon classique mais brillante. Et un petit merci à Cynic.
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26 janvier 2010 2 26 /01 /janvier /2010 20:30

 

Aller simple carlos salemAprès avoir lu tant de critiques élogieuses sur ce livre, je l’avais forcément mis sur ma liste de livres à acheter. Mais à chaque fois que j’allais dans une librairie pour acheter un bouquin, j’en trouvais un autre à acheter. Finalement, je l’ai mis sur ma liste de Noel, et le Père Noel, dans son immense bonté, l’a déposé au pied de notre sapin. Après Underworld USA, j’avais décidé de le prendre pour m’aérer un peu, pour avoir une lecture plus légère que le dernier Ellroy. Et c’est le livre le plus déjanté, le plus loufoque que j’aie jamais lu.

C’est l’histoire d’Octavio qui est en vacances au Maroc avec sa femme. Il est marié depuis 22 ans, et cela fait 20 ans qu’elle le fait chier (excusez du terme). Il est fonctionnaire espagnol au registre d'Etat Civil. En plein milieu de ces vacances, sa femme fait une crise cardiaque, s’écroule sur le lit de leur hôtel, se relève, se cogne la tête contre la table de nuit, et tombe sur le sol morte. Octavio se rend vite compte qu’avec la trace de coup qu’elle porte sur la tête, personne ne va croire à une mort naturelle. Il décide de la cacher sous le lit et d’aller prendre l’air. Au bar, il rencontre Soldati, un pseudo anarchiste et lors de leur périple, ils en viennent à voler le manteau d’un Bolivien, qui s’avère être un truand. Dans le manteau, se trouvent des faux papiers et de l’argent, faux aussi. Soldati, qui a par le passé cherché à vendre des glaces aux Touaregs et qui dispose d’un camion réfrigéré, aide Octavio à récupérer sa femme. Mais lors de leur retour à l’hôtel, Ils y mettent le feu et s’échappent sans trouver le corps. Les voilà donc poursuivis par la police et par les trafiquants colombiens.

Que voilà un résumé bien long pour un petit livre de 260 pages. Mais en fait, cela ne couvre que les 50 premières pages. Car ce roman part sur des chapeaux de roues pour présenter le canevas de cette intrigue aussi loufoque qu’hilarante. Ici, rien n’est sérieux, c’est drôle du début jusqu’à la fin. Et la suite est du même tonneau, avec des rencontres toutes plus improbables et délirantes les unes que les autres, d’un réalisateur qui tourne un film sans pellicule à Carlos Gardel.

La grande force de ce roman réside dans ses personnages, tous plus humains les uns que les autres. Voilà un auteur à propos duquel je peux dire sans me tromper qu’il aime ses personnages. On s’y attache facilement, on les suit avec plaisir, et quand on croit que l’intrigue s’embourbe, Carlos Salem fait une pirouette, en général très drôle, et l’intérêt est relancé.

J’ai particulièrement apprécié aussi les réflexions pseudo philosophiques, peut-être pour montrer que tout le monde peut le faire, ou pour monter le polar au niveau de la grande littérature, ou juste pour faire rire. Aucun sérieux n’est à retenir, ceci est une gigantesque potache, une énorme blague, avec d’excellents bons mots qui mériteraient leur place dans tout bon dictionnaire de citations. Et donc, le plaisir de lire est au rendez vous. Et j’avais l’impression parfois de lire du Westlake, pas en ce qui concerne le style, ou la construction de l’intrigue mais plutôt en ce qui concerne la volonté affichée d’abandonner la rationalité et le sérieux, pour se laisser entraîner dans les délires de l’auteur.

C’est aussi de très beaux portraits de personnages à la poursuite d’un objectif, d’un idéal qu’ils n’arriveront pas à atteindre. Entre Octavio qui cherche sa femme, le Bolivien qui court après un agenda, un réalisateur qui tourne un film sans pellicule, un écrivain qui cherche à écrire un livre, tous cherchent quelque chose qui donne un sens à leur vie. Même si ces objectifs sont plus loufoques les uns que les autres. On arrive à se demander si le monde entier n’est pas devenu fou.

Là où je suis un peu plus mitigé, c’est que par moments, j’ai décroché. Certes j’ai continué, et j’ai bien fait, car les rebondissements sont tellement bien faits que l’on est tout de suite repris par le rythme comique de l’ensemble. De plus j’ai regretté que les extraits des chansons de Gardel ne soient pas toutes traduites. Je ne parle pas espagnol, et j’ai peur d’être passé à coté de blagues supplémentaires ou tout simplement d’un peu de poésie. Enfin, des fautes d’orthographe en assez grand nombre m’ont un peu énervé.

En conclusion, Aller simple est une très bonne découverte, un auteur que je vais suivre pour son univers déjanté et décalé. Cela fait du bien de lire un polar différent et extrèmement bien construit, qui va au-delà de la simple blague. Je vous le conseille fortement. Un excellent polar qui n'est pas passé loin du coup de coeur en ce qui me concerne.

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21 janvier 2010 4 21 /01 /janvier /2010 21:29
Je me suis amusé à compter les livres "grand format" qui sont disponibles dans mes bibliothèques. je suis arrivé à 92. Ce qui me fait environ 2 années de lecture. Et ça m'a fait sourire ... de joie. Je ne compte pas les livres de poche, car rien qu'avec les Rivages noir, je dois en avoir 400, et avec les autres, ça doit allégrement dépasser les 600.

En ce début d'année 2010, j'ai décidé de travailler un peu ce blog, suite à quelques commentaires et suggestions bienvenus.
Tout d'abord, il y a maintenant un index alphabétique des auteurs. Cela peut être utile pour s'y retrouver. Reste pour moi à ajouter une rubrique Coups de Coeur et une rubrique sur le livre que je lis (mais je cherche un titre qui me plaise)
Ensuite, j'ai enfin réussi à ajouter dans mes articles les vues des couvertures des livres qui me satisfasse. Ce fut une demande de quelques uns des visiteurs de ce blog.
De plus, Noirs Desseins a changé d'adresse. Le lien est mis à jour.
Enfin, j'ai mis à jour mes liens, et voici la liste de ceux que j'ai ajouté :


Action suspense, Le blog de Claude LE NOCHER, que je lis souvent car il est mis à jour très souvent (plusieurs fois par semaine) et que j'avais oublié.
Calibre 47, le site de Claude Mesplède, oublié aussi dans ma liste, et tout aussi indispensable
Noir comme polar : même remarque que ci-dessus
Polar pourpres : une des nombreuses bibles polar dont j'aime bien l'esthétique
K-libre : se présente comme un journal avec de nombreux articles bien argumentés
Le rayon du polar : Librairie dont le site propose des chroniques
Sur mes étagères : très beau site à suivre, plutot généraliste
Just read it : Site généraliste aussi découvert par hasard
Les polarophiles tranquilles : découvert récemment et bien fait
Réservoir blog : nom amusant pour un blog coloré
Serial lecteur : Je vais souvent dessus car il y a de nombreuses mise à jour. Les articles sont très courts.
Yspaddaden : Je le lis souvent et je l'avais oublié !!!

Là où les livres sont chez eux : Je le lis souvent et je l'avais oublié !!!
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17 janvier 2010 7 17 /01 /janvier /2010 20:34

derive-sanglante.jpgLes deux fois où j’ai entendu parler de William G. Tapply, c’était sur RTL dans la rubrique C’est à lire (link) fin 2008 pour Casco Bay et en juillet 2009 pour l’annonce de sa mort. Fin 2008, j’avais donc acheté Casco Bay, et en 2009 le premier tome de la série Calhoun : Dérive sanglante :

Calhoun est un homme sans passé. Ayant pris la foudre, il se retrouve amnésique avec une cicatrice dans le dos. Après un long passage à l’hopital, il va s’installer dans le Maine et se construit une maison au fond des bois, avec l’aide de Lyle un jeune homme plein de bonne volonté, dont les passions sont la pêche , la chasse et les femmes. Calhoun trouve un travail comme vendeur – guide dans un magasin d’articles de pêche tenu par Kate. Rapidement, ils deviennent amants. Un matin de juin, un gros homme nommé Green veut trouver des coins inédits pour aller pêcher. Comme Calhoun ne le sent pas trop, il demande à Lyle de le guider. Deux jours plus tard, Lyle est retrouvé assassiné. Calhoun se sent coupable de l’avoir envoyé à la mort, et va se découvrir des qualités d’enquêteur … entre autres.

Comment puis-je commencer cet article ? Avez-vous déjà passé une matinée, au réveil, au bord de l’eau, avec une canne à pêche (pour faire bien, pas pour pêcher) ? Avez-vous déjà apprécié le calme, le silence, le temps qui passe au rythme de l’eau qui s’écoule et des poissons qui frétille ? Moi si. Quand j’étais plus jeune, ça m’est arrivé d’aller chercher un peu de calme comme ça. Et en cela, ce n’est pas très loin du personnage de Calhoun. Alors, évidemment, je me suis fortement identifié à ce personnage un peu particulier.

Le rythme de l’histoire est lent, calme comme l’eau qui s’écoule dans la rivière. Calhoun est un personnage qui apprécie la nature car il la connaît, il la comprend. C’est un personnage beau, fort (dans sa description psychologique, pas pour le physique !). Les personnages secondaires sont aussi parfaitement croqués, et facilement reconnaissables. Et on retrouve ce que j’apprécie : cette efficacité à décrire en quelques mots les traits physiques qui traduisent la psychologie du personnage.

L’enquête en elle-même sert plus d’alibi, car le vrai héros de ce roman, c’est le Maine. Ce sont ces forêts tellement luxuriantes le jour, tellement inquiétantes la nuit. Ce sont les rivières qui s’écoulent paisiblement. Ce sont les poissons qui vivent tranquillement, et Calhoun qui en observateur avisé, nous fait partager sa passion sans jamais faire de redites, ou nous lasser. Avis aux stressés de la vie : arrêtez vous cinq minutes, ouvrez ce livre et cela vous permettra de respirer cinq minutes. La grande qualité de ce livre est là : la pureté et le rythme de son écriture

En même temps, même si j’ai beaucoup aimé ce livre, l’histoire et son rythme peuvent être un de ses défauts. Il ne conviendra pas à ceux qui veulent du suspense, du rythme, de l’action. Ici, pas de course poursuite, pas de meurtre toutes les cinq pages. Cela se situe de nos jours, à la campagne, avec des gens qui ne vivent pas au même rythme que les citadins. Les préoccupations ne sont pas les mêmes, ces gens-là prennent le temps de vivre.

Pour finir, si vous n’êtes pas décidé à lire ce livre, je dois vous mettre en garde de ne pas vous fier à la quatrième de couverture. Je cite : « Calhoun se lance alors sur sa piste et accumule les découvertes macabres … Première aventure de Stoney Calhoun, Dérive sanglante nous promène à travers les paysages idylliques et chargés d’histoire du Maine, jusqu’à un final aussi violent qu’étonnant. ». Les découvertes macabres, je les cherche encore et la violence du final me laisse dubitatif. Je me demande si celui qui a écrit cela a lu le livre, ou s’il a juste été emporté par son enthousiasme, ou s’il a voulu faire du sensationnalisme pour vendre. En tous cas, ce roman n’a pas besoin de tels arguments falsifiés, c’est un roman rare, un OVNI face à beaucoup de publications actuelles. Je regrette aussi le titre car l’original « Bitch Creek » fait référence à l’étang où Lyle a été tué et cela aurait fait un bien meilleur titre.

Pour ma part, je lirai Casco Bay avant de lire le dernier tome qui se nomme Dark Tiger et qui sortira en mars 2010 aux éditions Gallmeister bien sur : les informations sont situées ici.

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12 janvier 2010 2 12 /01 /janvier /2010 21:45

Underworld-USA.gifS'il y a un livre que vous devez lire en 2010, alors je vous conseille celui-là ! Neuf ans ! Cela fait neuf ans que j’attends ce moment. La suite de Underworld USA, la fin de la trilogie sur les événements qui ont bouleversé les Etats-Unis et ont probablement forgé l’histoire du monde. Alors, dès le premier jour … je cours l’acheter : 840 pages, pas gros mais lourd. Mes prochaines soirées vont être bien occupées. La quatrième de couverture est vraiment bien faite. Elle donne envie de le dévorer. Le seul bémol est la photo que je ne trouve pas belle du tout. Je m’étais habitué aux dessins des deux autres volumes.

La période observée à la loupe par ce monumental roman va de 1968 à 1972. Les assassinats de John Kennedy, Martin Luther King et Robert Kennedy viennent d’avoir lieu. Et celui de Martin Luther King engendre des révoltes de la part de la communauté noire. En parallèle de cela, les Etats-Unis sont toujours noyés dans la guerre du Vietnam, et Fidel Castro est toujours à la tête de Cuba. La première partie du roman montre comment le FBI et la mafia font tout pour faire élire Nixon et pour contenir voire annihiler les noirs. C’est Edgar Hoover, à la tête du FBI, qui mène sa propre croisade contre les noirs. Pour cela, il utilise trois personnages qui vont être les protagonistes de ce roman : Dwight Holly son bras droit, Wayne Tudrow un ancien flic et Eddie Crutchfield un détective privé. Avec en filigrane, le mystère d’un hold-up d’un fourgon blindé en 1964 et la construction de casinos en République Dominicaine par les parrains.

Ellroy est historien : Ce roman parcourt tous les jours (ou presque) chronologiquement qui vont montrer l’avènement de la mafia dans l’économie et la politique américaines. La construction est assez classique chez Ellroy car chaque protagoniste a droit à un chapitre. Son imagination, ajoutée aux faits historiques, font de ce roman un monument aussi bien pour les fans de polar politique que pour les historiens contemporains. Car, ne nous y trompons pas : même si la recherche documentaire est impressionnante, je doute que tout soit vrai. Je pense que Ellroy s’est donné comme objectif de réécrire l’histoire américaine, ou plutôt d’écrire sa propre vision de l’histoire américaine. 

Ellroy est va droit au but : Là où il est surprenant, c’est dans son style. Nous étions habitués à un style télégraphique, fait de mots assemblés les uns aux autres pour faire ressentir une ambiance. Ici, Ellroy nous fait des phrases, courtes certes, mais des phrases ; et le récit ne perd rien de son efficacité. Au contraire, il y gagne en force, et même en puissance d’évocation. On reste tout de même dans une écriture épurée au maximum. Sans aucun doute, ce roman sera plus facile à appréhender par les néophytes que certains de ses prédécesseurs.

Ellroy aime-t-il ses personnages ? Comme dans tous les romans de cette trilogie, les personnages ne sont pas sympathiques, on ne passe pas une page à décrire leurs états d’âme, leurs actes suffisent à décrire leur personnalité. Et on ne s’identifiera pas à eux, on les suivra parce qu’on veut savoir comment l’Histoire avec un grand H se déroule logiquement, comment tous les petits actes s’imbriquent les uns dans les autres pour arriver à la conclusion inéluctable et connue de tous. Alors, non, il ne les aime pas, il les utilise, il les manipule à ses fins, menant le lecteur par le bout du nez pour suivre sa démonstration, pour donner la priorité à l’intrigue.

Ellroy s’intéresse enfin aux femmes : La grande nouveauté pour les Ellroynomanes se situe dans les personnages féminins. Enfin, on a droit à des femmes fortes, et plus intelligentes et rusées que nos trois … amis. J’avais cru qu’il était incapable d’une telle profondeur, j’avais cru qu’il était misogyne au point de laisser les personnages féminins au second plan dans ses livres et je me suis trompé. On a droit ici à de beaux portraits féminins, de femmes fatales d’une ingéniosité et d’une perversité rares, et j’ai adoré les femmes que Ellroy nous présente que ce soit Celia, Joan ou Mary Beth.

Ellroy est monumental : Ce roman est un monument comme on en fait peu, comme il n’en sort qu’un seul en France par an, comme seuls les Américains savent les écrire. Un sacré pavé de 840 pages, divisés en 6 parties. 131 chapitres à dévorer tout cru pour le plaisir du lecteur. Car Ellroy est avant tout un charmeur, un savant. Sous ses dehors de brute, il n’écrit pas pour lui, ou pas pour laisser une trace dans l’histoire de la littérature contemporaine, ou pas seulement. Il sait agencer tout cela petit à petit et cela devient forcément passionnant. On pourra trouver que certaines scènes violentes sont parsemées pour relancer l’intérêt de la lecture mais cela ne se voit pas. Il garde son habitude de rajouter des manchettes de journaux, et des extraits de journaux intimes. Plus que pour renforcer la psychologie des personnages, cela relance le rythme et varie les points de vue.

Ellroy est indispensable : Et ce livre l'est encore plus : Passionnant, monumental, grandiose, impressionant, sans pitié, violent, sans concession, brillant, subtil, dénonciateur, en un mot génial. Cet auteur, qui fait partie de mes préférés vous l’aurez compris, est unique en son genre. Il est capable de me surprendre une nouvelle fois, de me faire vibrer une nouvelle fois, de me passionner une nouvelle fois. Pas de pitié ici, les événements sont implacables car ils sont les sillons du champ de l’histoire américaine. Je ne connais pas d’équivalent dans la littérature américaine (polar ou roman noir), donc je n’ai pas peur de le dire : Ellroy est UNIQUE. Je souhaite seulement que ce livre, écrit en forme de testament, ne soit pas son dernier.

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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 21:59

Callisto.gifEn attendant le critique du monumental Ellroy, voici un petit billet pour se rappeler  de ce grand roman qu'est Callisto. Ce roman, j’avais décidé de le lire après un article élogieux dans Les Inrockuptibles en 2007. Et puis, lors de discussions avec mes copains blogueurs, je me suis rappelé que cela valait le coup d’en reparler, et qu’il est Ô combien d’actualité. Cela fait deux ans que je l’ai lu, et je m’en rappelle comme si c’était hier. C’est signe d’un excellent roman.

Au moment où, guerre en Irak oblige, l’armée américaine a fort besoin de jeunes recrues, Odell Deefus, grand benêt de vingt et un ans, voit là sa chance de tracer son chemin dans le monde... Hélas, sa vieille Chevy rend l’âme à quelques kilomètres du bureau de recrutement des marines de Callisto, dans le Kansas, devant le pavillon de Dean Lowry, petit trafiquant de drogue récemment converti à l’islam. Pour Odell, c’est la fin d’une carrière militaire et le début des ennuis. Car le voici avec un, puis deux cadavres sur les bras, dans le collimateur de policiers corrompus, avec un dangereux télévangéliste et des services secrets hypocrites aux trousses. Les chaînes d’information ont tôt fait de s’en mêler, le FBI rapplique et Odell, entre petites combines et gros poissons, est entraîné dans un tourbillon d’aventures délirantes...

Ce n’est pas parce que ce roman a été écrit en pleine guerre d’Irak qu’il est démodé ou daté. Certes le contexte est celui des années post-11 septembre, de la folie paranoïaque des Etats-Unis, mais le plaisir est assurément au rendez vous. Le début commence par une sorte de farce, avec un personnage haut en couleurs, et tout de suite sympathique, sur qui il va tomber des mésaventures toutes plus drôles les unes que les autres. Le rythme est soutenu, la langue extraordinaire, les situations hilarantes. Ce livre n’a pas été écrit par un amateur, c’est sur.

Les scènes s’amoncellent telles ce cadavre enterré et déterré pas moins de six fois, les personnages secondaires qui sont une formidable charge contre les soi-disant bien pensants, les déclarations d’amour ( !) à Condoleezza Rice. Les occasions de rire ne manquent franchement pas.

Peu à peu, le roman devient un peu plus sérieux et on rit jaune, puis on ne rit plus du tout. Car le but de cette histoire est de nous faire réfléchir sur la tournure qu’a pris notre monde, sur la folie qui a pris nos dirigeants, et qui se transmet jusqu’au plus petit maillon de notre société.

Ce roman est tellement bien écrit qu’il se lit d’une traite, sans s’arrêter tant c’est à la fois drôle, passionnant, mais aussi à cause du personnage principal. Odell, ce grand benêt, veut juste être un bon citoyen, et il se retrouve embringué dans une histoire dont il finit par ne plus ni contrôler ni comprendre ce qui lui arrive.

Personne ne sait qui est Torsten Krol. Il paraîtrait qu’il s’agit du pseudonyme d’un grand auteur américain. On peut regretter que l’auteur en question ait utilisé ce subterfuge, car cela aurait donné plus de poids et de lecteurs à ce roman exceptionnel, vraiment à part par son humour grinçant et cynique à souhait. C’est un roman du niveau de Le Bibliothécaire de Larry Beinhardt, mais en plus décalé, ce qui permet à son message d’être d’autant plus frappant et flippant.

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