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16 mars 2010 2 16 /03 /mars /2010 21:44

Casco bayVite, il fallait que je lise le deuxième tome des aventures de Stoney Calhoun (après Dérive sanglante), avant la sortie du troisième opus. Et quelle enquête, mes amis !

Cela fait maintenant sept ans que Stoney Calhoun est sorti de l’hôpital suite à son coup de foudre (à comprendre au premier degré), qui l’a rendu amnésique. Il est toujours guide de pêche dans le Maine, et doit passer la journée à accompagner M. Vecchio, un professeur d’université. La partie de pêche se déroule à merveille au milieu des Calendar Islands. Pour soulager ce que j’appellerai un besoin naturel, Calhoun dépose M. Vecchio sur une île, Quarantine Island et ils découvrent un corps calciné dont on a découpé les mains. Le Shérif Dickman demande alors à Calhoun de devenir son adjoint pour résoudre cette enquête. Il refuse à nouveau car il juge que ce n’est pas son rôle. Quand M. Vecchio est découvert assassiné chez Calhoun, celui-ci accepte la proposition du Shérif et ils commencent l’enquête.

Ce qui est extraordinaire chez Tapply, c’est cette facilité à faire avancer une intrigue lentement, tout en étant génial dans sa façon de l’écrire. Le style est fluide, les dialogues très bien écrits. Cela se lit très vite et on ne veut plus lâcher le livre. (Demandez à ma femme !) On a toujours droit à des descriptions superbes du Maine et de cette nature luxuriante. On a toujours cette envie d’aller visiter ce petit coin de quiétude. Et quand on ajoute une intrigue et une enquête menée au cordeau, alors on tient assurément un fantastique roman.

Si le mystère entourant Calhoun n’évolue pas beaucoup dans ce volume, on retrouve avec plaisir ce bonhomme sans passé qui a décidé de vivre au jour le jour. Il vit en marge des autres, sans aucune volonté de les heurter. Il ne veut pas forcer les gens, ne veut pas les influencer. Il les laisse les prendre leurs décisions, et même durant l’enquête, il n’en prend pas la direction, mais se contente de poser des questions pertinentes. Cela donne des dialogues truculents et parfois un peu décalés, mais très intéressants à suivre, et, dans tous les cas, psychologiquement, c’est passionnant.

Alors, si dans ce deuxième tome, l’enquête prend le pas sur le mystère Calhoun, si on n’en sait pas plus sur son passé, Casco Bay se révèle un excellent roman policier qui se dévore très vite avec énormément de plaisir. Vous auriez bien tort de ne pas faire un petit voyage dans le Maine, dans ce petit coin des Etats-Unis pas aussi calme et paisible qu’il n’y parait.

A noter que le troisième tome (et dernier puisque M.Tapply a eu la mauvaise idée de nous quitter en juillet 2009) s’appelle Dark Tiger et est sorti le 4 mars 2010.

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14 mars 2010 7 14 /03 /mars /2010 19:57

Voici quelques livres de poche que je vous conseille de lire, pour peu que vous soyez passé à côté quand ils sont sortis en grand format.

44-jours.gif

44 jours de David Peace (Rivages Noir) : Je commence par un de mes chouchous. Même si vous détestez le football (ce qui n’est pas mon cas !), cette histoire de Brian Clough, entraîneur de Leeds United est un formidable portrait d’un homme qui pense avoir raison envers et contre tous. Dans un style un peu moins dépouillé que d’habitude et donc plus abordable pour le grand public, c’est un livre incontournable pour les fans de football et les autres.

Wallflower.gifWallflower de William Bayer (Rivages Noir) est un livre extraordinaire. Quand on entre dedans, on n’en sort plus. Un roman incontournable comme beaucoup de livres de Bayer.


Bonhomme-de-neige.gifLe bonhomme de neige de Jo Nesbo (Folio Policier) est loin d’être le meilleur de la série, car j’ai l’impression que Nesbo ne savait pas comment mener son histoire. Il nous met en avant une piste, l’abandonne pour nous en donner une autre. Je n’avais pas trop aimé. Les fans de Harry Hole sauteront dessus. Pour les autres, le cycle Harry Hole est hautement recommandable (sauf les 2 premiers que je n’avais pas aimé).Chambre-noire.gif

Chambre noire de Eva Marie Liffner (Rivages Noir) est à situer plutôt du coté des polars d’ambiance et de la nostalgie. Le rythme est très lent, mais le style nous emporte assurément vers un monde de souvenirs.

robe-de-marie.gifRobe de marié de Pierre Lemaitre (Livre de poche) est un roman à part. Je l’avais lu dans le cadre de Polar SNCF. J’avais été peu convaincu par la première partie, mais enchanté par la suite. C’est un livre psychologiquement éprouvant qui démontre que Pierre Lemaitre sait parfaitement manipuler ses lecteurs. Une très bonne découverte.bad-monkeys.gif

Bad Monkeys de Matt Ruff (10/18) est un livre à part aussi. Une société secrète décide d’éliminer les êtres malfaisants. Mais comment considérer qu’un être est malfaisant ? Avec une fin palpitante et une reflexion sur la vérité et les mensonges, sur la perception du réel, ce livre met clairement mal à l’aise, flirtant avec des idéologies extrémistes pour au final se révéler un bon sujet de réflexion. J’ai bien aimé, certains de mes amis ont adoré, d’autres ont détesté. Bref, un livre controversé.


A noter sur vos listes aussi la sortie de Tijuana City blues de Gabriel Trujillo Munoz chez Folio Policier (Merci Hannibal pour l’info) et de Vie et Mort de Bobby Z de Don Winslow au livre de poche que je n’ai pas lu (encore) mais dont on m’a dit énormément de bien.  

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11 mars 2010 4 11 /03 /mars /2010 20:10

Aux malheurs des damesPour cette deuxième lecture de la sélection printemps de Polar SNCF, je dois dire que celle-ci est une découverte. Je ne connaissais ni l’auteur, ni la maison d’édition. Seul le sujet me l’a fait choisir, et c’était une bonne pioche.

Tout débute avec Violette Margelin qui a disparu depuis quelques jours. Elle est caissière au marché Saint Pierre, ce grand magasin situé sur la butte Montmartre qui est spécialisé dans la vente de tissus de tous types. Au bout de six jours de captivité, elle est rejointe en captivité par une autre caissière, Marianne.

Pour remplacer Violette, Rebecca Levasseur se fait embaucher au marché Saint Pierre. Elle est étudiante en sociologie, et obtient le droit "d'aller sur le terrain" par son chef. Ses capacités de sociologue lui permettent de se lier facilement avec les autres. En plus, elle est passionnée par les mystères et les enquêtes. Elle va essayer de comprendre ce qui se passe. Elle s'aperçoit que le marché Saint Pierre est miné par des actes criminels, tels des poupées percées d'aiguilles, de fausses alertes incendie ou des lettres de menace.

Il y a aussi Thomas Klein, lieutenant de police qui est chargé de cette enquête, car elle n'intéresse personne. C'est un provincial qui a pris ce poste, car c'est le premier concours administratif qu'il a réussit. Mais, au fond de lui, il n'aime ni son métier, ni Paris. Et il a du mal à comprendre ce qui se passe tant les pistes et les hypothèses peuvent être nombreuses.

Ce roman de Lalie Walker est très attachant à plusieurs égards. D'un point de vue personnel, il se passe dans le quartier de mon enfance, et de par la qualité de l'écriture, on a l'impression de voir, sentir et vivre au milieu de ce microcosme qu'est le quartier de la Butte Montmartre. Ce roman est bigrement bien écrit, et il doit avoir fait l'objet d'un sacré travail pour arriver à cette fluidité. Et ce n'est pas la seule qualité du livre, loin de là.

Ce livre regorge de personnages, ni gentils, ni méchants, juste humains. J'en ai cité quatre ou cinq dans mon résumé, mais j'aurais pu rajouter les frères Michel, propriétaires du marché Saint Pierre, ou Léon, l'amoureux de Violette, ou les joueurs de poker comme Lucas, ou bien Ange, le bellatre et ami d'un des frères Michel. C'est un vrai tour de force de faire vivre tant de personnages en seulement 270 pages.

Enfin, les codes du roman "policier" ou d'enquête sont explosés. La structure du roman ne suit pas une enquête mais passe d'un personnage à l'autre. On n'est jamais perdu, car lalie Walker nous mène par le bout du nez, nous manipule pour avancer sans qu'il y ait réellement un héros qui sorte de l'histoire, juste en suivant les aventures de notre dizaine de protagonistes. L'ensemble est très agréable à lire, passionnant et surtout impressionnant de maîtrise.

Alors qui veut s'en prendre au marché Saint Pierre ? Vous ne le saurez que dans les toutes dernières pages. Car, une fois encore, Polar SNCF m'aura fait découvrir un auteur qui a d'énormes qualités de conteuse, et qui a écrit un superbe livre que vous vous devez de lire.

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9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 20:49
Un tout petit mot pour vous signaler l'excellente interview de Dominique Manotti sur le site du collègue Jeanjean, et c'est ici :
link

Personnelement, je l'ai trouvée (l'interview) très enrichissante et j'ai compris pourquoi j'adore tout ce qu'écrit cette grande dame du Roman Noir Français.
Bonne lecture !
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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 10:38
Ange de marseillelogotwitterCe livre là, je l'ai découvert grâce à Blog O Book, et c'est une belle découverte d'un auteur plein de qualités.

Ange Saint-Gabriel et Robert Gianotti sont deux quinquagénaires. Ils sont propriétaires d'un petit bar, et comme tout bon alcoolique qui se respecte, ils boivent plus que leurs clients. Lors d'une de leur cuite, leur bar prend feu. Ils s'en tirent indemnes, fort heureusement. Quand ils vont à l'agence d'assurance, l'expert est formel : il s'agit d'un acte criminel. Ils se font confirmer cela par le neveu d'Ange, Luigi dit l'Anguille, sorte de petit génie de l'électricité. Comme la police se moque de cet incendie, et comme ils manquent d'argent, ils vont chercher à savoir qui a bien pu commettre ce méfait et pourquoi.

Ce court roman est le premier d'un jeune homme qui a écrit nouvelles et contes et qui a créé la revue polar Ananké (c'est ce qui est écrit sur la quatrième de couverture). C'est un roman dense avec plusieurs péripéties mais c'est surtout un roman bigrement bien écrit. C'est très plaisant à lire et découpé en trois parties qui sont très différentes les unes des autres :
La première partie est bourrée d'humour, avec des situations très drôles et cocasses. Elle présente les personnages aux noms plus improbables les uns que les autres et cela nous aide à trouver ces deux quinquagénaires très sympathiques.
La deuxième partie est l'enquête à proprement parler, et c'est celle qui m'a le moins accroché. même si le déroulement est logique, je trouve qu'on a perdu l'humour et l'allant du début. Et du coup, on ne s'attend pas du tout à une telle troisième partie.
Car cette troisième partie est un vrai feu d'artifice. De ceux qui font les grands polars. Sans vouloir vous donner le fin mot de l'histoire, attendez vous à prendre une grande claque dans la g...
Parsemé d'expressions du Sud, bavard comme le sont les gens du Sud, ce roman très sympathique mérite que l'on en parle. S'il n'est pas parfait (je trouve que cela manque de dialogues), il nous fait passer un très bon moment de lecture entre franche rigolade et grande émotion. Imaginez juste que pour gagner de l'argent, nos deux presque vieux imaginent un cabinet de médiums ! ! !
Alors comme le disent les gens du Sud, ce roman est un putaing de bon polar.
Je ne sais pas où vous pouvez acheter ce livre, mais allez voir sur le site des éditions Sombres Rets, l'esthétique du site est très réussie.
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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 21:03
LoverboyVoici l'épisode 2 des aventures de Morgado, car j'avais lu et apprécié le premier : Tijuana city blues.
Morgado est convoqué par le représentant de l'état de basse Californie à Mexico pour lui montrer un enregistrement video sur cassettte. Cette video a été réalisée par Fidel Chacon, président de la commission pour les droits de l'enfant, qui a été retrouvé assassiné. Son assassinat faisait suite à une série d'enlèvements d'enfants sans précédents à Mexicali sur lesquels il enquêtait. Morgado va très vite se mettre à la poursuite de trafficants d'organes qui assassinent des enfants pour leur voler un rein ou un pancréas ou un oeil pour répondre aux besoins de riches américains.
A petit livre, petit article. On retrouve dans tout le plaisir du premier épisode à commencer par le livre lui-même : belle couverture, cartonnée, beau papier, format agréable. Ensuite, le personnage très attachant, sorte de gros ours qui se débat dans un monde cruel est noir, humain dans un monde inhumain. Enfin, la facilité de l'auteur de nous anrrer en 80 pages une histoire, voire un monde, et qui petit à petit nous dissèque son Mexique, celui qu"on ne voit pas beaucoup, celui qui est juste en dessous de la surface.
Le sujet est fort, et fort bien traité. Et dans ce format d'histoire courte, je regrette vraiment que ce livre n'ait pas fait une centaine de pages de plus, pour détailler un peu plus le rôle des Américains ou la passivité voire la corruption des autorités devant ce genre de crimes. Du coup, par moment, on assiste à une course poursuite, alors que ce n'est pas le sujet du livre. Je dois aussi vous prévenir : certains passages sont en Anglais. Certes, ce sont des mots de vocabulaire simples, mais, si vous ne parlez pas Anglais, vous risquez d'avoir du mal.
Ceci dit, il faut lire ce livre pour son sujet, et le faire lire. C'est plus efficace qu'un reportage d'Envoyé Spécial, et vous passerez deux heures dans un Mexique plus noir que ce que vous pensiez. Et puis, comment puis-je dire du mal d'un livre que j'ai dévoré en une heure et demie ?

    
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1 mars 2010 1 01 /03 /mars /2010 09:20
Je vous quitte pour quelques jours, mais je n'oublie pas tout.
J'emmène mes livres ... et j'ai programmé un article pour jeudi soir sur Loverboy de Gabriel Trujillo Munoz.

Je vous souhaite aussi de bonnes vacances et rendez vous la semaine prochaine
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28 février 2010 7 28 /02 /février /2010 20:39

939598J’avais lu tellement de bien de ce roman, qu’il me fallait absolument le lire pour m’en faire ma propre opinion. Et puis, l’univers décalé que l’on me promettait ne faisait qu’aiguiser ma curiosité.

Sweeney est un pharmacien dans un hôpital de Cleveland. Son fils Danny agé de 6 ans est dans le coma, et il parvient à se faire embaucher dans la prestigieuse clinique du docteur Peck, située à Quinsigamond, qui est réputée pour avoir ramené à la vie deux cas de comateux. Danny fait la connaissance de toutes les personnes qui travaillent dans cette clinique, de Alice la propre fille du docteur Peck jusqu’à Nadia, la mystérieuse infirmière. Au dehors, règne un groupe de bikers, qui font régner la terreur, avec à leur tête Buzz. Sweeney fait tout pour protéger son fils, et le seul lien qu’il a avec lui est la lecture d’un magazine de bande dessinée qui s’appelle Limbo, et qui raconte l’épopée d’une troupe de cirque formée par des « monstres » de la nature. Petit à petit, les deux mondes finissent par se rejoindre, par s’entremêler.

Ce roman est plein de qualités, non seulement par sa narration, mais aussi par la faculté de l’auteur à décrire des mondes qui sont soit réels, soit imaginaires. Le fait de raconter ces deux univers en parallèle puis de les faire se rejoindre, se mélanger est une sacrée bonne idée. Alors, on est emporté par la force de l’imaginaire de Jack O’Connell, parce qu’il sait nous plonger dans ses univers, de façon assez incroyable, sans effet de style, juste en choisissant soigneusement ses mots, ses phrases, ses dialogues.

C’est aussi toute une galerie de portraits, tous aussi puissants les uns que les autres, que ce soit dans la vie réelle que dans la Bande Dessinée, que l’on est pas prêts d’oublier. Il n’y a pas de bons ou de gentils, dans le vie réelle, et c’est probablement la seule chose qui différencie les deux mondes. Par contre, il n’y a pas de fin, au sens où l’imagination peut tout, et peut tout nous donner. Car, grâce à l’introduction de l’auteur, il nous montre la métaphore de son livre. Sa réflexion sur la littérature  est très intéressante, sur ce que les livres nous prennent et sur ce qu’ils peuvent nous donner, sans pour autant être rébarbative ou « intello ».

Dans les limbes est un très bon livre que j’ai eu beaucoup de plaisir, même si j’ai trouvé que certains passages étaient de trop. L’intrigue et la façon de l’amener est subtilement construite, et la conclusion mérite à elle seule d’acheter et de lire ce roman vraiment en marge de tout ce qui peut se publier aujourd’hui dans le roman noir. A classer dans Hors catégorie, en haut de la pile. Et merci à Coco pour le prêt de ce livre hors du commun.

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23 février 2010 2 23 /02 /février /2010 21:27
bien connu des services de policeAttention ! Coup de coeur ! Dominique Manotti fait partie des auteurs dont je lis les romans par son approche analytique et sans concession de la société française. Celui-là est excellent !
Le commissaire Le Muyr dirige le commissariat de la ville de Panteuil, située en proche banlieue parisienne. On compte sur elle à haut niveau pour être le fer de lance de l'amélioration des chiffres de la délinquance en vue des élections présidentielles qui auront lieu dans deux ans.
Noria Ghozali travaille aux RGPP. Elle enquête sur les agissements parfois hors-la-loi de la police. Elle surveille tout cela en accumulant les faits et preuves, tout en restant dans l'ombre. Elle a une certaine animosité envers le commissaire Le Muyr et est donc très motivée dans son enquête.
Un incendie se déclenche dans un squat de Maliens. Au milieu des trafiquants de drogue et des proxénètes, cette affaire qui fait quinze morts va mettre la France en émoi, et mettre en lumière une situation que tout le monde va pouvoir exploiter à son avantage ou presque ...
Dominique Manotti, comme je le disais plus haut, fait fort à nouveau dans son analyse de la société française. Car elle nous permet de suivre les affaires à différents niveaux, du policier débutant au vieux de la vieille, des truands aux plus hauts politiques. Le livre fourmille de personnages hauts en couleurs, facilement reconnaissables, qui ont tous leurs objectifs personnels, leur destinée, leur faculté à diriger ou subir les événements.
Et même si la situation qu'elle décrit est révoltante, le message frappe d'autant plus fort que Dominique Manotti ne prend pas parti tout au long du roman. Elle reste très froide dans son style, décrit rarement les sentiments des protagonistes et se contente de décrire les faits. Et c'est gràce à son talent que ça se lit vite, et avec énormément de plaisir. C'est gràce à son talent
Alors, certes, ça se révèle un roman militant, qui dévoile des incohérences et des déviances du système policier, sa gestion et son utilisation devant et pour les medias. Mais Manotti nous laisse nous faire notre propre opiniion.
Comme dans Lorraine Connection, elle pointe son doigt sur des situations plus que sur des disfonctionnements, reste en retrait pour démontrer et démonter des états de fait. Et souvent, en lisant ce roman, je me disais : "pourvu que ça ne soit pas vrai". Chez Manotti, on n'est pas dans une dualité Bon / Mauvais ou Noir / Blanc mais plutôt Gris clair / Gris foncé. Et comme dans tous ses livres (ou du moins ceux que j'ai lus), il y a des gagnants et des perdants, des gagnants qui deviennent perdants et des perdants qui seront toujours perdants.
Bref, un très bon roman à lire absolument, et un coup de coeur Black Novel. Décidément, février 2010 est un beau mois pour le polar noir.
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18 février 2010 4 18 /02 /février /2010 20:57

hypothermieChouette ! Voici venir la livraison annuelle des aventures de Erlendur. Oui, je les ai tous lus … et dans l’ordre s’il vous plait. Oui, je les ai tous aimés sauf  Hiver Arctique. Celui là est excellent, alors n’hésitez plus.

Maria est retrouvée pendue dans son chalet au bord d’un lac par sa meilleure amie Karen. La police conclut très rapidement à un suicide. Maria est une femme perturbée qui a connu des drames dans sa vie, entre la mort par noyade de son père et la mort de sa mère, avec qui elle était très proche. Karen refuse de croire que Maria s’est donnée la mort et demande à Erlendur d’enquêter, en lui confiant une cassette. Sur cette cassette, Maria participe à une séance avec un médium qui la met en contact avec l’esprit de son père. Erlendur, qui a du temps libre, cherche à comprendre ce geste et creuse dans le passé de cette famille.

On retrouve avec plaisir Erlendur, après une aventure (Hiver arctique) que j’avais moins appréciée car moins intimiste, moins bien maîtrisée.

On retrouve l’art de Indridason de mener ses intrigues doucement, sans heurts, centré sur la psychologie des personnages et sur ses dialogues ciselés.

On retrouve enfin cette ambiance si particulière où, sans réelle esbroufe, il nous emmène dans ce pays si froid (par le climat, mais aussi par ses habitants méfiants, un peu renfermés).

On retrouve ce plaisir de lecture si intense, cette sensation de suivre ce bon camarade de Erlendur, avec ses problèmes familiaux, ses maladresses quand il doit s’adresser aux gens, mais aussi ses failles intérieures, ses blessures si profondes et qui font si mal.

Car ce livre est centré avant tout sur le personnage de Erlendur. Il se retrouve face à une femme qui a cru qu’avec l’aide de médiums, elle pouvait entrer en contact avec sa mère défunte. Ce que Erlendur aimerait tant faire lui-même avec son frère. Il s’obstine sur cette enquête car il tient à démontrer que l’irrationnel n’est pas une solution à son problème personnel. Ce livre est la superbe démonstration d’un homme blessé, qui ne veut pas guérir, pour garder un souvenir, pour garder un but dans la vie. Ce livre est la superbe démonstration que Indridason aime profondément ses personnages. Ce livre est la superbe démonstration que Indridason est un personnage à part dans le monde du roman noir.

Tous les livres de cette série sont très bons, voire très très bons, voire excellents. Ce sont des livres lents, avec une enquête qui suit finalement le rythme d’un pays si particulier. Si vous connaissez l’univers de Indridason, alors vous devez lire celui-ci. Si vous ne connaissez pas Indridason, il serait mieux de les lire dans l’ordre. Embarquez donc sur le bateau Indridason ! Le commandant de bord s’appelle Erlendur, et vous passerez un excellent moment de lecture. A mon avis, c'est indéniablement un des meilleurs de la série Erlendur, très différent mais excellent.

De nombreux avis trainent chez mes amis blogueurs, et ils sont tous positifs. Voici une sélection non exhaustive, loin de là. Allez voir chez Liberty Valence , Jean Marc , Lire lire lire , carnets de sel ou Hannibal .

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  • : Ce blog a pour unique but de faire partager mes critiques de livres qui sont essentiellement des polars et romans noirs. Pour me contacter : pierre.faverolle@gmail.com
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Dorénavant, les nouveaux billets seront :

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